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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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10 DISSERTATIONS<br />

De sorte qu'il est a presumer que ce sont ceux dont parle<br />

une loy qui se lit au Code Theodosien', « qui <strong>et</strong> divinis epulis<br />

« adhibentur, <strong>et</strong> adorandi principis facultatem antiquitus<br />

« meruerunt. »<br />

Mais, laissant a part ce qui se peut dire au suj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te<br />

qualite de commensaux <strong>et</strong> de domestiques de la maison <strong>du</strong><br />

roy, je remarque que nos princes continuerent e<strong>et</strong>te coutume<br />

intro<strong>du</strong>ite de longtemps dans leurs palais, <strong>et</strong> observes particulierement<br />

<strong>et</strong> exactement par S. Louys, d'ou'ir <strong>et</strong> de juger<br />

les requ<strong>et</strong>es en personne. Charles V, alors regent, en son edit<br />

<strong>du</strong> 27 e jour de fevrier Fan 1359, en donne une preuve, <strong>et</strong> en<br />

regie la forme : « Nous tiendrons requestes en la presence de<br />

« nostre grant conseil chasque semaine deux fois. Nuls de<br />

« nos officiers, de quelque estat qu'ils soient, ne nous feront<br />

« requestes, si ce n'est par leurs personnes, sinon nostre<br />

« chancelier, <strong>et</strong> nos conseillers <strong>du</strong> grant conseil, nos cham-<br />

« bellans, nos maistres des requestes de nostre hostel, nostre<br />

« confesseur, <strong>et</strong> nostre aumosnier 2 ». Et Charles VI, par son<br />

ordonnance <strong>du</strong> 7 e jour de Janvier 1407, veut « que le vendredy<br />

« soit adonne a lui scant en son conseil pour respondre les<br />

cc requestes des dons, graces, <strong>et</strong> autrement, que seront rap-<br />

« portees par les maistres des requestes. » De sorte que nous<br />

voyqns par la que nos roys ont toujours affecte de rendre la<br />

justice en personne a leurs suj<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> que les maitres des<br />

requ<strong>et</strong>es ont este tirez premierement de la chambre des<br />

requ<strong>et</strong>es <strong>du</strong> parlement, que leur premiere fonction fut de<br />

faire le rapport au roy des requ<strong>et</strong>es, <strong>et</strong> de les juger avec lui,<br />

quelquefois memes sans le roy, ce que le sire de Joinville<br />

temoigne en termes diserts, ecrivant que S. Louys estant<br />

sorty de FEglise lui demandoit, <strong>et</strong> au Sire de Neelle <strong>et</strong> au<br />

comte de Soissons, « comment tout se portoit, <strong>et</strong> s'il y avoit<br />

« nul qu'on ne peut depescher sans lui; <strong>et</strong> quant il y en<br />

« avoit aucuns, Us le lui disoient, <strong>et</strong> alors les envoioit querir,<br />

« <strong>et</strong> leur demandoit a quoy il tenoit qu'ils n'avoient aggreable<br />

« 1'offre de ses gens. » Ce qui nous montre evidemment que<br />

les maitres des requ<strong>et</strong>es eurent jurisdiction dans les commencemens<br />

de leur institution en Fabsence de nos rois, qui<br />

avec le temps se dispenserent de ce penible exercice, estant<br />

d'ailleurs accablez des affaires importantes de leur Etat.<br />

C'est ce qui donna suj<strong>et</strong> d'en augmenter le nombre. Mais<br />

Philippes de Valois, par 1'ordonnance <strong>du</strong> 8 e jour d'avril 1342,<br />

les re<strong>du</strong>isit a six, trois clercs <strong>et</strong> trois lais: comme ils<br />

s'estoient encore accreus en nombre, Charles V, alors regent,<br />

8 ar son ordonnance3 <strong>du</strong> 27 de fevrier 1359, les re<strong>du</strong>isit a<br />

uit, scavoir quatre clercs <strong>et</strong> quatre lais, comme fit aussi<br />

Charles VIII, par sa declaration <strong>du</strong> 5 de fevrier 1488*. Depuis<br />

ce temps-la le nombre des maitres des requ<strong>et</strong>es, aussi bien<br />

que leur pouvoir a este notablement augmente, <strong>et</strong> particulierement<br />

depuis que la venalite des offices a este intro<strong>du</strong>ite<br />

en France.<br />

Quant aux gages des premiers maitres des requ<strong>et</strong>es, je les<br />

ay pbservez dans un compte des aydes 5 imposez pour la<br />

delivrance <strong>du</strong> roy Jean, commencant au premier jour d'avril<br />

1368, en ces termes: « Maistre Pierre Bourneseau, clerc <strong>et</strong><br />

« maistre des requestes de 1'hostel <strong>du</strong> roy, lequel iceluy<br />

« seigneur a r<strong>et</strong>enu son cons, <strong>et</strong> maistre des requestes de<br />

« son hostel, en lieu de maistre Anceau Chotart, <strong>et</strong> lui a<br />

« ottroie le roy que il ait tels gaiges comme prenoit ledit<br />

« feu Anceau en son vivant, c'est assavoir six cens francs<br />

« par an, <strong>et</strong> iceux gaiges lui a assigne a prenre des deniers<br />

« des aydes. »<br />

Mais comme les juges embrassent aisement les occasions<br />

d'augmenter <strong>et</strong> d'<strong>et</strong>endre leur jurisdiction, Ton a este oblige<br />

de temps en temps de limiter <strong>et</strong> de restraindre celle des<br />

maitres des requ<strong>et</strong>es. Philippes de Valois, ensuite des <strong>et</strong>ats<br />

tenus a Nostre-Dame-des-Champs pres de Paris, fit c<strong>et</strong>te<br />

ordonnance sur ce suj<strong>et</strong>, le 15 e jour de fevrier Fan 1345:<br />

« Comme plusieurs de nos suj<strong>et</strong>s se soient dolus de ce qu'ils<br />

« sont travaillez pardevant les maistres de nos requestes,<br />

« nous ordonnons que lesdits maistres des requestes de nostre<br />

« hostel n'aient pouvoir de nul faire adjourner pardevant<br />

« eux, ne tenir court, ne cognoissance, se ce n'est pour cause<br />

« d'aucun office donne pour nous, <strong>du</strong>quel soit debat entre<br />

« parties, ou que Ten feist aucune demande pure personnelle<br />

« contre aucun de nostre hostel. Item par tele maniere<br />

i. L. 1, de Comit. <strong>et</strong> Trib. Schol. (6,13). — 2. Reg. Pater. — 3. Ord. <strong>du</strong> part.<br />

f. 111. — 4. V.les Ord. — 5. En la Ch. des C. de Paris.<br />

« ordonnons que les maistres de nostre hostel, de nostredite<br />

« compagne, <strong>et</strong> de nosdits enfans, n'ayent aucune connois-<br />

« sance, se ce n'est des personnes de nostre hostel, ou cas<br />

« que Ton feroit quelque demande pure personnelle. »<br />

Et plus bas : « Item pource que plusieurs se doulent<br />

« desdits maistres de nostre hostel, de ce qu'ils taxent plu-<br />

« sieurs amendes excessivement, <strong>et</strong> en prenans grans profits,<br />

« nous ordonnons que nule amende ne soit taxee par eux,<br />

« se ce n'est en nostre presence, quant nous orrons nos<br />

« requestes. »<br />

Je passe en c<strong>et</strong> endroit ce qui se pourroit dire au suj<strong>et</strong> de<br />

la jurisdiction des maitres des requ<strong>et</strong>es, qui m'emporteroit<br />

au dela de ce que je me suis propose; je remarque seulement<br />

que plusieurs estiment que ces mots qui se trouvent dans<br />

les deux editions de nostre auteur au suj<strong>et</strong> des Pl<strong>et</strong>s de la<br />

porte: que tnaintenant on appelle les requestes <strong>du</strong> palais, ne<br />

sont pas de lui, mais ont este ajoutez dans le texte par forme<br />

d'explication : ce qui est probable, non que F<strong>et</strong>ablissement<br />

des requ<strong>et</strong>es <strong>du</strong> palais soit posterieur au temps <strong>du</strong> sire de<br />

Joinville, comme ils pr<strong>et</strong>endent, mais parce que les requ<strong>et</strong>es<br />

de 1'hostel <strong>et</strong> les requ<strong>et</strong>es <strong>du</strong> palais estoient differentes, quoy<br />

que celles de 1'hostel fissent originairement partie de celles<br />

<strong>du</strong> parlement, comme j'ay remarque. Car les anciennes<br />

ordonnances qui concernent r<strong>et</strong>ablissement des parlemens<br />

justifient pleinement qu'il y avoit des juges deputez <strong>et</strong><br />

destinez pour ou'ir les requ<strong>et</strong>es. Une de 1'an 1291, tiree d'un<br />

registre ' de la Chancellerie de France : « Per totum parla-<br />

« mentum pro requestis audiendis qualib<strong>et</strong> die sedeant tres<br />

« personae de consilio nostro, <strong>et</strong>c. » Uue autre sans date, <strong>du</strong><br />

meme temps: « A o'ir les requestes seront deux clercs <strong>et</strong><br />

« deux lais, <strong>et</strong> deux notaires qui neant ne recevront par leur<br />

« serment, <strong>et</strong> ce que il delivreront li chancelier sera tenu a<br />

« sceller, si comme il est dessus dit, <strong>et</strong> ce que il ne pourront<br />

« delivrer, il rapporteront a ceux de la chambre. » L'ordonnance<br />

de Philippe le Long de Fan 1320 parle aussi amplement<br />

des maitres <strong>et</strong> juges des requestes <strong>du</strong> parlement, que le roy<br />

Charles VII re<strong>du</strong>isit en un corps separe, compose de presidens<br />

<strong>et</strong> de conseillers, par son edit <strong>du</strong> 15° jour d'avril 1453,<br />

rapport6 aux Ordonnances Barbines 2 .<br />

Telle done a este la forme observee par nos roys, particulierement<br />

de la derniere race, pour distribuer en personne<br />

la justice a leurs suj<strong>et</strong>s; car pour celle qui fut gardee par<br />

ceux de la premiere <strong>et</strong> seconde, je me reserve a en parler<br />

cy-apres, lorsque je traitteray des comtes <strong>du</strong> palais. Mais<br />

comme le gouvernement <strong>du</strong> grand <strong>et</strong> auguste roy S. Louys<br />

a este plein de justice, de legalite, <strong>et</strong> de fidelite, nos rois<br />

Font toujours envisage comme un riche patron de leurs plus<br />

belles actions, <strong>et</strong> comme un rare exemplaire sur lequel ils<br />

avoient a se conformer; jusques la memes que dans les<br />

plaintes que leurs suj<strong>et</strong>s ont faites dans les assemblies des<br />

Etats, <strong>et</strong> dans d'autres occasions, de Faffeblissement <strong>et</strong> de<br />

Falteration des monnoyes, ils ont accorde qu'elles fussent<br />

remises en F<strong>et</strong>at qu'elles estoient sous le regne de ce saint<br />

roy. Ainsi Charles VIII, ayant dessein de travailler a la<br />

reformation de son royaume, <strong>et</strong> sgachant bien qu'il importoit<br />

a un grand prince, comme il estoit, d'ecouter lui-meme les<br />

plaintes de ses peuples, <strong>et</strong> de leur donner audiance dans les<br />

occasions les plus pressantes, <strong>et</strong> ou ils ne pouvoient tirer la<br />

justice des juges ordinaires, s'enquit curieusement de la<br />

forme que S. Louys observoit pour la rendre en personne,<br />

<strong>et</strong> ecriyit une l<strong>et</strong>tre sur ce suj<strong>et</strong> a la chambre des comptes<br />

de Paris, dont Foriginal m'a este communique par monsieur<br />

d'Herouval, <strong>du</strong>quel j'ay parle tant de fois, qui merite d'estre<br />

icy couchee pour fermer c<strong>et</strong>te Dissertation :

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