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82 LA POPULATION BERBÈRE AU MAROC
Berbères par l'élément arabe n'a pas eu lieu, au Maroc
du moins, jusqu'à nos jours.
Il ne convient pas d'introduire dans le cadre du pré
sent travail des réflexions en vue de déterminer à laquelle
des grandes familles ethniques il faut rattacher la race
berbère.
Les recherches anthropologiques et linguistiques qui
ont pu être entreprises jusqu'à présent dans ce sens par
des hommes compétents n'ont conduit à.aucun résultat.
Tout au plus pouvait-on observer et examiner de près
les Berbères algériens de la Grande et de la Petite
Kabylie, du Djurdjura (1) et de l'Aurès depuis la conquête
de ce pays. Naturellement ce sont, à côté de quelques
étrangers, les archéologues,
ethnologues et linguistes
français en première ligne qui se sont occupés théori
quement et pratiquement de ces questions. C'est dans
les écrits de Barth, Carette, Daumas, Duveyrier, Judas,
Faidherbe., Stanhope-Freeman, Hanoteau et Letourneux,
E. Renan, de Rochemonteix, de Slane, M. Tissot, Topi-
nard(2) et autres, que celui qui veut s'instruire en détail
sur l'origine des Berbères, leurs dialectes, leur histoire.,
etc.,
trouvera de riches matériaux. Plusieurs de ces
publications sont éditées dans des revues d'anthropo
logie et autres périodiques scientifiques français ; je
parlerai encore de quelques-unes d'entre elles. Ainsi
que je l'ai dit, on n'a pas encore établi si les Berbères
appartiennent au groupe indo-européens ou au groupe
sémite. Dans la Revue de l'Orient (1857), le Dr Judas
essaie de montrer que les langues berbères doivent être
rattachées à un groupe qu'E. Renan propose d'appeler
« langues chamitiques » et qui doit englober le kopte et
les langues non sémitiques de Nubie et d'Abyssinie. Déjà
Ibn Khaldoûn et d'autres historiographes mahométans
(1)
Les indigènes prononcent Djerdjera, avec l'accent tonique sur
la première syllabe et Ve muet dans les deux.
(2) La plus grande partie des œuvres de ces auteurs sc trouve
dans la Bibliothèque royale de Berlin.