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RAPPORT SUR LES FOUILLES DE CHERCHEL 1 1
qu'habitèrent deux rois, devint la résidence des gouver
neurs et comme l'Alger de ce temps-là.
Après la mort de Ptolémée, survenue en 39 après
Jésus-Christ, commence ère nouvelle que plusieurs
textes gravés du Musée de Cherchel appellent l'ère de la
province.
3° Outre la tète de Ptolémée, nous avons retiré du
même champ de fouilles, le 29 novembre dernier,
une tête de chef africain (?) peu large et très longue.
(Marbre, hauteur : 0m37, cassure au nez) (Plan
che II) (1). Plate par derrière,
elle était destinée
à être appliquée contre un mur. Elle est caractérisée
par des lèvres épaisses,
par une barbe aux boucles
parallèles, comme celles des statues assyriennes, par
une chevelure abondante et calamistrée. Des grappes de
frisures pendent sur le sommet du front et sur les tempes
et les encadrent comme un turban. En arrière de ces bou
cles, une natte ou cordelette ceint la tète, à la façon d'un
diadème. Derrière celte cordelette, une cavité rectangu
laire (0m13 x 0m08)
quelque ornement,
et peu profonde devait recevoir
peut être un modius. Silius Italicus
compare cette chevelure somptueuse des guerriers
numides à une perruque et Strabon note que ceux qui la
portaient évitaient de se touchera la promenade de peur
d'en déranger la belle ordonnance. On retrouve cette
luxuriante disposition de nattes (usitée encore aujour
d'hui chez quelques Marocains), sur divers monuments
(cavaliers maures de la colonne Trajane, déesse maure
du Musée d'Oran, etc.), comme un accessoire caracté
ristique du type libyen.
Quant à la tète en question,
reproduction d'un type
individuel et énergique, elle rappelle, par l'arrangement
(l) Le Catalogue du Musée de Cherchel de M. Wierzejski, qui
vient de paraître, mentionne cette tête comme un Bacchus indien (?)
parfois traité en hermès.