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CAMPAGNE DE J. CÉSAR EN AFRIQUE 317
Cette défection en masse, succédant à tant de déser
tions individuelles,
affecta profondément Scipion. Il
sentit la nécessité de couper court, à tout prix, à cette
situation.
Le 7 janvier, il fit donc sortir de leurs camps ses trou
pes et celles de Juba et les rangea en bataille sur un pli
de terrain qui longeait la rive gauche de l'Oued-el-
Melah, mais que l'état des cultures ne permet guère de
reconnaître aujourd'hui.
S'empressant de l'imiter,
César déploya ses légions
et prit ses dispositions pour recevoir l'attaque.
Bien que, dans l'antiquité,
on attachât une impor
tance capitale aux formations des troupes sur le champ
de bataille et que la plupart des auteurs aient l'habitude
d'attribuer le succès à l'habileté des dispositifs adoptés,
il est rare de trouver chez eux une description aussi
précise et aussi détaillée que celle qu'Hirtius nous donne
des ordres de bataille adoptés par Scipion et César dans
cette journée du 7 janvier. On serait presque en droit de
s'en étonner puisque, ce jour là,
décisif ne devait avoir lieu.
aucun engagement
L'armée de Scipion appuyait sa gauche à Uzita et son
front était couvert par le lit vaseux de la rivière. Il
s'était donc posté au sud de son camp, le dos tourné à
l'emplacement actuel du village de Mesdour, menaçant
ouvertement le flanc gauche des ouvrages de César. Ses
troupes étaient formées sur deux lignes ; la première
composée de ses propres légions et de celles de Juba ; la
seconde,
de l'infanterie numide régulière servant de
réserve. Afin de donner à cette seconde ligne le même
front qu'à la première, il en avait étendu le centre qui
afin de renforcer davantage
n'avait plus de profondeur,
les deux ailes, si —
bien, dit le texte latin « que, de loin,
le centre ne semblait former qu'une seule ligne, toute
composée de légionnaires; au lieu qu'il paraissait y en
avoir deux sur les ailes.»— Les éléphants avaient été