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314 CAMPAGNE DE J. CÉSAR EN AFRIQUE
Dès leur débarquement, César apprit que Caius ,
nus, tribun militaire de la 10e légion, avait, au dépa
Libybée et au mépris de ses ordres, rempli tou
vaisseau de ses gens, de ses équipages et de provis
de toutes sortes, sans y embarquer un seul solde
avait, d'ailleurs, gardé rancune à cette 10e légion c
conduite en Italie,
l'automne précédent. A ce mor
les légions ramenées de Grèce par Marc-Antoine, i
la victoire de Pharsale,
avaient refusé des'embai
pour la Sicile d'où elles devaient passer en Afr
sous prétexte que César ne leur avait pas encore d
bué les gratifications qu'il leur avait promises apr
défaite de Pompée; Marc-Antoine, Marcus Gallus, S
Messala,
Salluste qu'il leur avait successivemen
voyés pour les apaiser et les ramener à l'obéiss
avaient tous échoué. Le mécontentement n'avait
que croître et les légions menaçantes, s'exaltantch
jour davantage,
s'étaient mises en marche sur F
où César se trouvait alors, pour lui arracher, p
force, l'exécution de ses promesses. Il s'était
décidé à leur donner rendez-vous au Champ de Mar
il leur permit de s'assembler, sans casques ni cuira!
les hommes armés de l'épée seulement.
Il s'était passé là une scène d'une grandeur indes*
tible. Tout-à-coup, César parut à la tribune, seul en
sence de cette multitude en révolte. Une pareille au
en imposa aux plus violents. Il prit la parole ; d
nant leurs murmures, il les accabla de reproches,
fit honte de leur trahison, et, ce qui leur fut le plus
sible, les traita de « citoyens », aulieu de leurdonn
titre de « soldats » comme il avait l'habitude de le f
Avant de quitter la tribune, il prononça le licencie!
de la 10e légion, celle qu'il avait, jusque-là, la plus <
blée de ses bienfaits. Puis il se retira, sans vo
écouter l'explosion de leur repentir.
« Telle fut cette &cène étonnante où toute une ai
révoltée plia sous le seul ascendant de César, s