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LA POPULATION BERBÈRE AU MAROC 113
le côté droit de l'occiput, tandis que le Djebeli ne le fait
que dans son enfance et, plus tard,
selon la coutume
générale des Musulmans, se rase complètement la
tète.
Également pour ce qu'on appelle le jeu de la poudre,
lab el-bâroud, les Berbères du Rîf ont d'autres habitudes
que les Djebèlas parlant arabe. A Tanger on peut obser
ver presque tous les jours cet usage qui est employé
dans les mariages, circoncisions et fêtes religieuses.
Pour de telles occasions, les villageois des montagnes
viennent en ville, la plupart naturellement viennent du
district d'Andjera qui est voisin; mais il en vient de
plus loin. On se rassemble à un emplacement désigné,
habituellement sur le grand Sôk (place du marché)
devant la porte supérieure de la ville. Chaque, homme
est porteur de son long fusil, bourré d'une si forte
charge de poudre qu'à chaque détonation on croit enten
dre un coup de canon ; avec l'accompagnement de quel
ques musiciens on entre en ville dans une formation
que nous pouvons caractériser par l'expression vul
gaire de
che ;
« marche des oies ». La musique ferme la mar
elle se compose invariablement (dans tous ces
usages les Marocains sont extrêmement conservateurs)»
de deux instruments : une clarinette appelée « gheïta » à
laquelle on arrache, en gonflant les joues, les sons les
plus aigus, les plus criards et les plus nasillards, et un
grand tambour sans ornements,
ou plus exactement
une timbale « tebel » (tbal), dont on frappe la face supé
rieure avec un marteau en bois tenu dans la main droite,
tandis que la main gauche, armée d'une mince baguette,
frappe la face inférieure. A certains moment on fait
halte, un cercle se forme, les armes sont d'abord
balancées diversement,
sol,
et ensuite déchargées contre le
simultanément si possible. C'est ainsi que procè
dent les Djebèla ; les Rifains au contraire,
se placent
non en cercle, mais sur deux rangs, à peu près comme
nous pour la contredanse, se faisant vis-à-vis ; les deux