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LA POPULATION BERBÈRE AU MAROC 301
petits-maîtres l'objet des soins les plus minutieux. On
la peigne, on l'huile, on l'étalé largement. L'usage de
porter une tresse persiste aussi chez quelques tribus
des Chaouya touchant à ces Brêber ; beaucoup de
mou"
khazenîa (cavaliers soldés, gendarmes, etc.) se plaisent
aussi à porter cette coiffure C'est sans doute à cette
coutume que se rapporte ce passage du livre xvn de
Strabon cité par Rohlfs (Beitraege, etc., p. 92)
: « Ils
frisent soigneusement leur chevelure et leur barbe, et
lorsqu'ils se promènent ensemble on les voit rarement
s'approcher les uns des autres, de crainte de déranger
la frisure ».
Les Brêber actuels coupent leur barbe courte et, de
même que les Arabes, n'en rasent que certaines parties.
La croissance de leur barbe est généralement plus forte
que chez les Arabes. Les autres parties du corps cou
vertes de poils sont rasées selon la coutume générale
des Mahométans. Les femmes ne rasent pas leurs poils,
mais les enlèvent par l'application d'une pâte dont
l'élément essentiel est la chaux vive.
La couleur des cheveux des Brêber est noire ou
brun foncé; on ne rencontre parmi eux que de très rares
individus blonds Seule, la population de la Kasba
d'Agouraï, dans le pays des Béni Mtir,
est presque
toute blonde. Les Berbères et les Arabes des environs
considèrent ce fait comme tout-à-fait exceptionnel et
l'expliquent en disant que les gens d'Agourâi sont des
descendants de renégats européens.
(A suivre)
Capitaine H. Simon.