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LA POPULATION BERBÈRE AU MAROC 265
termine le pays de la Kabîla des Zaïr; enfin, dans
l'extrême nord-ouest, le pays habité par les Beni-Hassin
limite le pays des Brêber. —
Le
centre du Maroc est,
sauf l'unique exception de sa partie sud-est, générale
ment montagneux, la plupart du temps très élevé et très
abrupt. Il englobe un des massifs les plus élevés de la
chaîne de l'Atlas, le Djebel- Ayachi,
fleuves du Sultanat y prennent leur source.
et tous les grands
Cette grande contrée, presque aussi impraticable que
le Rîf, a cependant été traversée par quelques voyageurs,
et même explorée aussi bien que cela peut se faire dans
un voyage aussi difficile et aussi dangereux. Sans parler
de René Caillié, dont les descriptions de cette partie de
son voyage paraissent très pauvres et pleines de lacu
nes (1), il faut citer en première ligne notre illustre
el-Chelôt, Ouled Amâma), Khezasra (Ouled Bou-Bekr, Ouled
el-Asri, Brassiin, Ouled Menis), el-Aoulad, Ouled Bou-Arif,
Beni-Iman, Mzàb (Hamdaoua, Beni-Zketen, el-Alf, Beni-Brahtm.
Menia, Djemoua, Ouled Fers, Ouled Sendjedj), Ouled Harris,
Zian, Medioûna. Ziaïda (Ziaïda egh-Ghaba et
■ Medakra, Ouled
Ziaïda-el-Lôta),
Znâta. Le district de Chaouya était autrefois
connu sous le nom de « Temsna » ou « Temesna ». Ce nom
se trouve encore sur la carte anglaise de James Wyld parue
il y a environ 30 ans, et sur celle de E. Renou. Léon l'Africain
(traduction Lorsbach) nous donne un tableau très intéressant
des destinées de cette province et de ses habitants. Elle fut
dévastée par Yousef ben Tachfin et presque tous les habitants
furent tués ; sous le sultan Yakoub-el-Mansour (f 1199) la province
actuelle ech-''haouya fut repeuplée, environ cent ans plus tard, par
des tribus arabes originaires de Tunisie. Plus tard, d'après Léon,
des Berbères, Zenâta et Haououâra y pénétrèrent de nouveau ; la
Kabîla des Zenâta, qui habite encore en Chaouya, en est un reste
(cf. p. 98, note 4). Cependant le nom seul est d'ancien berbère; la
langue est. comme celle de toutes les tribus qui vivent aujourd'hui
l'arabe. Cette rentrée d'éléments berbères, qui ne
dans le Chaouya,
s'est produite que dans une très faible proportion (car, même après
cette période, Léon parle toujours des « Arabes de Temesna »), ne
contredit
nullement ce que j'ai écrit à la p. 9 sur l'origine des
populations nomades des plaines occidentales du Maroc,
Paris 1830,
(1) Journal d'un voyage à Tombouctou et à Jenné etc.,
Caillié traversa le Maroc dans l'été de 1828, au retour
Tome III. —