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CAMPAGNE DE J. CÉSAR EN AFRIQUE 337
avait assez d'avance et il put enlever la ville de vive force,
sous les yeux mêmes de l'ennemi, impuissant à la
secourir. La garnison numide, commandée par P. Cor
nélius, fut massacrée tout entière. Le blé trouvé dans la
place fut immédiatement distribué aux troupes.
Le lendemain, 24 janvier, César marcha sur Thysdrus,
qui, comme nous venons de le voir, se trouvait à douze
milles (18 kil.) plus au sud.
Cette ville est exactement connue. Ses ruines ont
fourni les matériaux avec lesquels a été construite la
bourgade actuelle d'El-Djem, qui recouvre, ainsi que ses
jardins, une partie de la cité antique. Située au centre
d'une région éminemment fertile, reliée par six grandes
voies aux différentes parties de la province, elle acquit
plus tard, après la paix, un développement et une impor
tance considérables.
Ptolémée la cite dans sa géographie, sous le nom de
ewSpo? ; Pline la met au nombre des villes libres d'Afrique
sous celui d'oppidum Tusdritanum; l'Itinéraire d'An-
tonin porte Tusdrus et la Table de Peutinger, Thisdrus;
l'auteur du de Bello Africano l'appelle Tisdra. Une ins
cription, découverte sur place et conservée au musée
de Saint-Louis de Carthage, nous donne la véritable
forme de son nom : Thysdritana colonia.
Les seuls monuments antiques que l'on y remarque
sont situés en dehors du centre arabe. Ce sont, avec son
magnifique amphithéâtre, tant de fois décrit, un second
amphithéâtre de moindres dimensions,
de grandes
citernes, un cirque et les vestiges d'une citadelle. A part
les citernes qui semblent être de construction phéni
cienne,
malgré Jes travaux de réfection de l'époque
byzantine que l'on peut y remarquer, tous les autres
monuments que je viens de citer sont évidemment pos
térieurs à l'époque qui nous occupe.
Ace moment, en effet, la ville était loin d'avoir la
richesse qu'elle dut acquérir plus tard. Hirtius nous
Revueafricaine, 46'
année. W »-se-«-4> (3e et 4e Trimestres 19021. 23