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CAMPAGNE DE J. CÉSAR EN AFRIQUE 315
sans pareille dans l'histoire par sa grandeur, par les
conséquences qu'elle devait entraîner, et parle génie de
l'homme qui y joua le principal rôle. Elle pourra être
égalée, elle ne sera jamais surpassée. ■> (Col. Stoffel,
Hist. de J. Ces,, Guer. civ. I. xm, p. 103).
Or, dans les rangs de la 10e légion qui venait de le
rejoindre,
se trouvaient encore le tribun des soldats
Aulus-Fonteius et les trois centurions T Salienus,
M. Tiro et C. Clusinas qui passaient pour avoir été les
principaux fauteurs de la rébellion. Le lendemain de
l'arrivée des 9e et 10e légions, le 1er janvier 46, César
monta à son tribunal, entouré de ses licteurs, après
avoir rassemblé dans le prœtorium tous les tribuns et
les centurions des légions,
environ.
au nombre de six cents
« J'aurais voulu, dit-il, que certains hommes eussent
mis fin à leurs désordres et à leur audace, au lieu d'abu
ser de ma longanimité, de ma patience et de ma modé
ration. Mais puisqu'ils ne gardent ni frein, ni mesure, je
veux en faire un exemple selon les lois de la discipline
militaire,
afin que d'autres se gardent d'imiter leur
conduite. C. Avienus,
tu as soulevé en Italie les soldats
du peuple romain contre la République;
tu as rançonné
des villes municipales; tu n'as su être utile ni à l'État
ni à moi ; tu as embarqué tes gens et tes équipages sur
mes navires au lieu d'y
mettre des soldats qui man
quent aujourd'hui à la République. C'est pourquoi je te
chasse honteusement de mon armée et t'ordonne de
quitter l'Afrique aujourd'hui même. Toi, A. Fonteius,
tribun des soldats, je te bannis de l'armée comme sédi
tieux et mauvais citoyen. Quant à vous, T. Salienus,
M. Tiro et C. Clusinas, qui avez obtenu des grades dans
mon armée, non pour votre valeur, mais par mes bien
faits, vous n'avez montré ni courage à la guerre, ni
vertus utiles dans la paix. Vous vous êtes appliqués à
soulever vos soldats contre votre général au lieu de
remplir vos devoirs avec honneur et modestie. Je vous