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LA POPULATION BERBÈRE AU MAROC 279<br />

est figurée au moyen de hachures, comme appartenant<br />

à la deuxième catégorie. Cela n'est cependant pas exact;<br />

les grandes plaines de la côte occidentale, le Gharb de<br />

l'ouest, Doukkala, Chaouya, etc. sont complètement<br />

soumises à l'empire.<br />

Grâce aux grandes aptitudes guerrières et à la supé<br />

riorité numérique des Brêber, dans leur ensemble, sur<br />

les troupes du sultan, ces tribus braves pourraient<br />

facilement faire courir des dangers sérieux à l'empire,<br />

si deux causes particulières n'intervenaient pour main<br />

tenir la prédominance de la puissance du sultan. C'est<br />

d'abord l'artillerie don! le sultan dispose et pour laquelle<br />

les Berbères, comme tous les peuples primitifs, ont un<br />

grand respect; ensuite, le manque d'union entre les<br />

diverses tribus. Il existe entre les différentes kabilas, en<br />

partie à cause de vengeances mortelles qui doivent être<br />

considérées par tous les Berbères comme un devoir<br />

sacré (1), mais aussi pour d'autres différends, des luttes<br />

continuelles qui s'étendent même aux alliances et aux<br />

familles et qui se prolongent à travers les générations.<br />

L'importance que prennent de pareilles dissensions<br />

est prouvée par un combat que se livrèrent les Aït-Atta<br />

et les Aït-Meghrad, au printemps de 1883, près de l'oasis<br />

de Tilouin. Dans cette bataille, qui eut pour cause des<br />

contestations de terrains,<br />

2,000 morts tombèrent de<br />

part et d'autre, sans parler des nombreux blessés.<br />

Quand bien même ce combat aurait été, ainsi que je l'ai<br />

entendu dire dans le pays, l'un des plus importants que<br />

des tribus se soient livrés, le chiffre donné est certai<br />

nement trop élevé; Schaudt (loc. cit., p. 408) parle<br />

seulement de 1,000 tués et blessés.<br />

(1) Le mot berbère (au moins celui qui est en usage dans la<br />

Kabylie algérienne), pour désigner la « dette de sang», est « tame-<br />

gert »; le mol arabe est « rekbaw. Ces deux expressions signifient<br />

littéralement «nuque». Devoir une rekba a donc le même sens<br />

figuré que « devoir une tête ». Voyez A. Hanoteau et A. Letour<br />

neux : La Kabylie et les coutumes kabyles, Paris, 1873, vol. ut, p. BO.

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