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LA POPULATION BERBÈRE AU MAROC
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dant ce qu'il savait lui-même de cette région marocaine
provenait très peu d'observations personnelles, mais
surtout d'informations indigènes très soigneusement
choisies et sûres. Il y a quelques années, nn autre
Français, le vicomte Maurice de Chavagnac (1) tenta
d'acheler à des Rifains, à Tanger-, un grand terrain sis au
milieu du Rîf ; peut-être même l'acquit-il en bonne et due
forme. Il s'agissait alors, sous l'administration de l'intri
gant ministre-résident français Ordega, d'une manœu
vre politique en vue d'exercer une pression sur le sultan,
ou tout au moins d'une spéculation sur la bourse de
Sa Majesté Chérifienne. On avait espéré,
ainsi que je l'ai
appris de source digne de foi, que, conformément à des
précédents analogues, le sultan, par sa crainte bien
connue de complications avec des Européens, se verrait
engagé, par l'établissement de l'un d'eux au Rîf, à se
rendre acquéreur de l'immeuble en question pour un
prix beaucoup plus élevé. Mais cela n'eut pas lieu. 11 y a
peu de temps, l'affaire en était encore restée à ce point,
que M. de Chavagnac était un grand propriétaire foncier
dans ie Rif, mais ne pouvait accéder à sa propriété ni
par mer ni par voie de terre. Le Sultan proteste contre
toute accession par mer,
douane sur la côte du Rîf ;
parce qu'il n'existe pas de
en général, aucun port n'est
ouvert au commerce sur la côte septentrionale du
Rif, et la voie de Maroc par terre est trop dangereuse.
Le peu que nous sachions sur les Berbères du Rif n'a
donc pas été appris dans leur pays même,
mais est le
résultat de l'observation des Rifains qui vivent en
dehors de ce pays et des informations recueillies auprès
d'eux. A Tanger,
tout particulièrement, séjournent déjà
un grand nombre de ces individus qui ont abandonné
(1) Chavagnac est un des rares Européens qui aient fait la route
de Fas à Oudjda (par Tessa). Cela lui fut possible grâce à des
recommandations du Chérif d'Ouazàn. Je suis rentré à Tétouan et
à Tanger en compagnie de Chavagnac ;
dans cette dernière ville.
celui-ci a sa résidence
Revueafricaine, 46* année. IW»5S44- 148 (1« 2°
et Trimestres 1 902). 8