1902 T.46.pdf

LA POPULATION BERBÈRE AU MAROC 293
il reste toujours débiteur de la djemma. Il doit payer, au
moyen de ce qu'il gagne par son travail, jusqu'à ce que
la dette soit éteinte.
§ 130. —
Lorsqu'une femme se lave nue dans la source
supérieure, elle paie 60 centimes d'amende.
§ 151. —
de réal.
§ 163. —
de réal.
§172. —
Celui qui urine près de la mosquée paie 1/8
Celui
Celui
qui traite un autre de «juif» paie 1/4
qui injurie quelqu'un en l'appelant
«débauché» paie 1/8 de réal.
§ 182. —
Le
vol en temps de guerre est puni de 250
francs d'amende pour la djemma et 125 francs d'indem
nité pour le propriétaire.
§ 215. —
Celui qui dérobe de la paille paie 20 réaux
d'amende et 10 réaux d'indemnité.
§ 238. —
La femme qui jette des balayures dans la rue
paie 1/8 de réal d'amende.
§ 249. —
Si l'anâïa d'un habitant du village a été violée.
et s'il en est résulté un meurtre ou un vol de bestiaux,
tout le village prend parti et déclare la guerre à la tribu
coupable. Celui qui refuse sa participation paie 50
réaux.
Comme on le voit, presque tous les crimes ou les
fautes, même le meurtre, sont punis d'amendes ou d'in
demnités en argent. Ce code pénal ne s'applique d'ail
leurs,
pas plus chez les Berbères algériens que chez
ceux du Maroc, aux crimes qui concernent les indigènes
domiciliés en dehors de la tribu, mais seulement ceux
qui habitent la tribu,
sous sa debiha.
ses hôtes ou ceux qui se trouvent
Ces prescriptions établies par l'usage semblent être
beaucoup
plus draconiennes au Maroc que chez les
Kabyles d'Algérie. Selon Erckmann (p. 115)
on brûle
avec un fer rouge les yeux du voleur pris sur le fait, ou
bien on lui coupe une main ou un pied. Les meurtriers
sont forcés de quitter pour toujours le pays. Si la vente