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LA POPULATION BERBÈRE AU MAROC 297
à poudre sont souvent couvertes des têtes en cuivre
de clous qui y sont enfoncés.
Quelques tribus de Brêber, dans le sud-ouest, par
exemple les Aït Ali-ou-Brahîm, portent encore parmi
leurs armes, mais très rarement, de courts épieux
qu'on ne trouve plus dans le reste du Maroc, comme
nous l'avons déjà dit. La grande lance des Bédouins de
l'Orient n'a pas été en usage dans le Maghrib, même
dans les temps anciens.
En outre, tous les Brêber portent des sabres ou des
poignards de diverses formes. La plupart de ces armes
blanches sont longues ; on y trouve peu de poignards
courts, comme des couteaux. La seboula, telle qu'on la
porte dans les tribus du nord-ouest, a une poignée de
bois et Un fourreau également en bois garni d'une
mince plaque de cuivre. On emploie dans le Draa un
poignard assez court, légèrement courbe, nommé
« abàd ». La poignée est er. corne, le fourreau de bois
garni de cuir rouge.
Les poignards, comme les poches à munitions, ne
varient, en général pas beaucoup dans la forme ; cepen
dant les tribus de l'ouest font usage d'autres modèles
que les tribus demeurant dans l'est du pays. On trouve
chez les Guerouân,
Herpestes Ichneumon L..
une gibecière faite de la peau d'un
Les gens du Tadla portent, à la place des autres
armes blanches, une longue bayonnette suspendue à un
épais cordon de laine bariolé ou tout rouge, allant de
l'épaule droite à la hanche gauche. On porte de cette
façon, dans tout le Maroc, les sabres, poignards et
poires à poudre. Je n'y ai jamais remarqué d'armes
blanches passées dans la ceinture, comme c'est la
règle chez les Arnautes et chez beaucoup de Mahométans
de l'Asie Mineure. Chez les Rouafa seulement, j'ai
vu quelquefois des pistolets fourrés dans le châle
enroulé autour du corps. Foucauld dit (p. 45) que les
Zaïan ont de grands bâtons semblables à des sabres.