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150 CAMPAGNE DE J. CÉSAR EN AFRIQUE
les soldats romains plus habiles à se servir des armes
de main et qui ne pouvaient en arriver au combat corps
à corps dans lequel ils étaient généralement irrésisti
bles. Napoléon Ier fait remarquer que Labienus imita, en
cette circonstance, la manière de combattre des Parthes
lorsqu'ils détruisirent les légions de Crassus sur les
bords du Balissus (le Bélik) le 8 juin 53. « Attaquer les
légions, non avec des armes de main, genre de combat
où elles étaient invincibles, mais avec une grande quan
tité d'armes de jet; adroits, dispos, aussi braves qu'in
telligents,
sachant se soustraire à la poursuite du soldat
pesamment armé, mais retournant l'accabler aussitôt
qu'il avait repris son rang dans la légion » (Précis des
guer. de J. César, ch. xiv, vi, 4).
Mais l'expédition de Curion nous a déjà permis de
.constater que
cette façon de combattre était familière
aux Numides. Si Labienus ne songea pas à imiter les
Parthes, il eut du moins la sagacité de laisser ses auxi
liaires africains employer leur tactique habituelle.
« Quelque imparfaites que fussent alors les armes de
jet, en comparaison de celles des modernes, lorsqu'elles
étaient exercées de cette manière, elles obtenaient cons
tamment l'avantage » (Nap. Ier, loc. cit.). Les perfection
nements successifs de l'armement n'ont fait que rendre
cette vérité de plus en plus évidente.
Voyant son infanterie sérieusement ébranlée, César
fit courir dans les rangs l'ordre de ne pas s'écarter de
la ligne de plus de quatre pieds. La cavalerie des ailes,
inférieure en nombre, fatiguée par sa longue traversée,
ayant déjà perdu bon nombre de ses chevaux, ne pou
vait plus résister ; elle fut contrainte de se réfugier dans
les intervalles, des cohortes et des manipules, où elle
vint jeter le désordre.
A ce moment, la cavalerie de Labienus débordant la
ligne romaine sur ses deux ailes eut bientôt fait de l'en
velopper complètement. Rejetées les unes sur lesautres>