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96 LA POPULATION BERBÈRE AU MAROC
les plus sauvages et les plus indomptables de tout le
Maghrib et elles se rapprochent beaucoup, par l'exis
tence, les mœurs et les coutumes, des Berbères des
groupes 1 ou 2. Il en est de même des tribus parlant
arabe établies sur la frontière occidentale du pays des
Brêber: les Beni-Ahssin (Hassin), Zâïr (1) (Izaîr), etc,
dont quelques-unes,
d'être nommées,
par exemple celles qui viennent
ont emprunté à leurs voisins les
Zemour-Chilh et Zaïan l'habitude de porter de chaque
côté de la tête de grandes boucles comme celles que
portent les Juifs marocains (nouàder). Cependant la lan
gue de toutes ces tribus ainsi que de diverses autres
qui sont sur la limite orientale de notre deuxième groupe,
et qui sont probablement d'origine berbère, est actuel
lement l'arabe. L'absence de toute recherche anthropo
logique antérieure et la faiblesse des connaissances que
nous possédons sur ces tribus à tous les points de vue,
excluent toute certitude au sujet de leur rattachement à
l'une ou l'aulre race; nous ne pouvons donc que nous
en tenir à la différence de langage.
Lorsque la prise de possession du Maroc par une
puissance européenne rendra les recherches scientifi
ques plus faciles qu'elles ne le sont sous le régime
musulman, beaucoup de ces doutes seront définitive"
ment éclaircis.
Quoique l'opinion contraire soit soutenue dans la
plupart des publications sur le Maroc, les contrées
occupées par des habitants de langue arabe ont à peu
près la même étendue que celles où l'on parle berbère.
Mais si l'on ne veut pas envisager uniquement les diffé
rences de langage,
on peut approuver Gerhard Rohlfs
lorsqu'il dit: « et si l'on prend la carte à la main,
on trouve que les Arabes ne possèdent qu'une très
(1) Foucauld déclare par erreur, à la p. 264 de son livre, que les
Zâïr parlent tamazight. Je me suis convaincu à plusieurs reprises,
en m'entrelenant personnellement avec des gens de celle tribu,
que ce n'est point le cas.