1902 T.46.pdf

CAMPAGNE DE J. CÉSAR EN AFRIQUE
et la beauté de leurs formes, gisaient,
sures, sur le champ de bataille. » (B. A., 40).
César connaissait trop
307
criblés de bles
bien l'esprit du soldat et l'in
fluence du moral à la guerre pour ne pas chercher à pro
fiter, sans retard, de son succès. Dès le lendemain,
1er décembre, il tira toutes ses cohortes des postes
qu'elles occupaient et rangea ses légions dans la plaine.
Scipion, dont la cavalerie avait été si maltraitée la
veille,
ne répondit pas tout d'abord à cette provocation.
Ce que voyant,
César s'approcha lentement de la place
d'Uzita. Quand il n'en fut plus qu'à un mille (1,500 m.),
Scipion, craignant de la voir enlever par un coup de
main, se décida à sortir de son camp. 11 forma ses troupes
—
sur quatre lignes, selon sa coulume ex institu suo —.
La première se composait de cavalerie dans les inter
valles de laquelle il avait disposé les éléphants armés de
tours. César crut qu'il allait enfin livrer cette bataille
décisive qu'il appelait de tous ses vœux. Mais l'armée
ennemie s'arrêta en arrière d'Uzita,
qui couvrait son
centre et que ses deux ailes débordaient de chaque coté.
Ainsi couverte par la ville et protégée parle lit maréca
geux de l'Oued-el-Melah, elle resta immobile jusqu'au
coucher du soleil.
En risquant une attaque dans des conditions aussi
défavorables,
César aurait perdu tout l'avantage de sa
position. U renonça donc, pour ce jour-là,
ment à tenter d'enlever la ville,
non seule
mais encore à s'établir
près de ses remparts, et regagna ses lignes.
Le lendemain et les jours suivants, il fit creuser de
nouveaux retranchements en avant des premiers, dans
le but de s'avancer vers Uzita en cheminant progressi
vement.
Les tranchées étaient assez avancées quand, dans la
nuit du 4 au 5 décembre, un violent orage vint boule
verser tous les travaux et retarder la marche des opé
rations.