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Le poète

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partie : moi, Gordon, Bob. Charlie Manson continue à<br />

m’écrire de temps à autre. À l’époque de Noël<br />

généralement. En tant que criminel, il était très doué pour<br />

manipuler ses disciples femmes. Et sans doute pense-t-il<br />

que s’il peut s’attirer la compassion de quelqu’un au FBI,<br />

ce sera une femme. Moi, en l’occurrence.<br />

Ça me paraissait logique.<br />

— Quant aux violeurs, reprit-elle, leur pathologie<br />

ressemble énormément à celle des meurtriers. De très<br />

chics types, croyez-moi. Je sentais qu’ils me jaugeaient<br />

dès que j’entrais dans la pièce. Je savais qu’ils essayaient<br />

de calculer le temps dont ils disposaient avant que le<br />

gardien intervienne. Est-ce qu’ils pourraient m’avoir<br />

avant l’arrivée des renforts. Très révélateur de leur<br />

pathologie. Ils ne pensaient qu’en termes d’aide<br />

extérieure. Ils n’envisageaient pas que je puisse me<br />

défendre seule. Sauver ma peau. Pour eux, toutes les<br />

femmes étaient uniquement des victimes. Des proies.<br />

— Vous voulez dire que vous étiez seule pour<br />

interviewer ces individus ? Sans cloison entre vous ?<br />

— <strong>Le</strong>s interviews se déroulaient de manière<br />

informelle, généralement dans une pièce destinée aux<br />

avocats. Sans séparation, juste un trou de maton. <strong>Le</strong><br />

protocole…<br />

— Un trou de maton.<br />

— Une sorte de fenêtre à travers laquelle le gardien<br />

pouvait voir ce qui se passait. <strong>Le</strong> protocole exigeait la<br />

présence de deux agents durant toutes les interviews,<br />

mais dans la pratique ces types étaient trop nombreux.<br />

La plupart du temps, on arrivait dans une prison et on se

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