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Le poète

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J’acquiesçai et pensai aussitôt à autre chose.<br />

— Où garez-vous votre voiture ?<br />

— On a une sorte de parking pour le matériel un peu<br />

plus bas sur la route, à cinq ou six cents mètres d’ici. Je<br />

me gare là le matin et je monte le chemin à pied. <strong>Le</strong> soir,<br />

je le redescends.<br />

— Vous voulez que je vous dépose ?<br />

— Non. Mais merci quand même. J’irai plus vite en<br />

prenant le chemin.<br />

Durant tout le retour, je pensai à la dernière fois où<br />

j’étais monté au lac Bear. C’était aussi en hiver. Mais le lac<br />

n’était pas gelé, pas entièrement du moins. Et en<br />

repartant cette fois-là, j’avais aussi froid qu’aujourd’hui et<br />

je me sentais tout aussi seul. Et coupable.<br />

Riley semblait avoir vieilli de dix ans depuis que je<br />

l’avais vue à l’enterrement. Malgré cela, lorsqu’elle vint<br />

m’ouvrir la porte, je fus immédiatement frappé par<br />

quelque chose qui m’avait échappé. Theresa Lofton<br />

ressemblait à Riley McEvoy à 19 ans. Scalari ou quelqu’un<br />

d’autre avait-il pensé à interroger les psys à ce sujet ?<br />

Elle me fit entrer. Elle savait qu’elle avait une sale<br />

tête. Après avoir ouvert la porte, elle plaqua<br />

nonchalamment sa main sur son visage, pour se cacher.<br />

Elle esquissa un sourire timide. Nous entrâmes dans la<br />

cuisine. Elle me demanda si je voulais un café, mais je<br />

répondis que je ne resterais pas longtemps. Je m’assis<br />

devant la table. Il me sembla qu’à chacune de mes visites<br />

on s’installait autour de la table de la cuisine. La

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