Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

Etude analytique du de unitatc fonuae 101
(lun principia, scilicet materia et forma, ex quibus sequitur (|ui>(l oiiine com-
positum tantum sit ex una materia et una forma »'. L'unité des formes
n'est qu'un corollaire de la doctrine hylémorphique sainement entendue.
Dans l'exposé auquel il consacre la seconde partie de son traité, Gilles
a pu, en toute indépendance, déployer son talent de philosophe. Aux
expressions vagues ou équivoques qu'il avait été obligé d'emprunter à son
adversaire-, succède une langue précise et concise, digne à tous égards
d'un grand écrivain. Au demeurant, ce n'est pas le hasard qui le guide
dans le choix des questions (|u'il almrde, mais leur convergence avec le but
à atteindre : on pourra s'en convaincre, en suivant l'auteur dans quelques
pages métaphj'siques de large envergure.
Prendre pour base d'élan une fausse notion, c'est ressembler au voya-
geur qui, au carrefour de la route, s'engage dans le mauvais chemin, et dès
lors est condamné à s'éloigner du terme à mesure même qu'il s'efforce de
s'en rapprocher^. Voilà pourquoi il importe de préciser le concept de la
forme. Et dans un tableau synoptique bien dressé, où sont démêlées les idées
accidentelles et essentielles de ce mot, dont l'emploi donne ouverture à
tant de malentendus, Gilles fixe ainsi le sens de la forme tel qu'il en sera
question dans le traité : « le principe constitutif des choses de la nature, qui
en se communiquant à la matière première {priiicipiiiui cssoidi rci adTenicns
materiae) lui donne sa détermination substantielle, et par voie de corollaire,
fixe le composé dans son espèce, constitue le fondement de son intelligibi-
lité et la source de ses opérations ». (Chapitre premier)''.
Or, il importe de considérer de plus près cette forme substantielle et
d'étudier si, à son tour, elle est susceptible d'une composition intrinsèque.
(Chapitre deuxième). 11 convient aussi de se demander quel est le mode
d'union de la matière et de la forme (Chapitre troisième), et si le rôle déter-
minateur de ce principe substantiel est compatible avec l'existence de formes
séparées (Chapitre quatrième).
La démonstration de la simplicité d'essence de la forme constitue si
' P. 97].
= V. p. 94, n. 2 et p. 96.
= P. 17].
« P. 19].