Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

. roïstico-thomiste,
Etude analytique du de unitate foniiae 105
est une contradiction. Mais l'inverse n'est pas nécessairement vrai. La forme
étant l'unique source de perfection actuelle, il n'}' a pas de contradiction à
concevoir l'existence d'une forme sans une matière réceptive. Aristote
accorde à. l'intellect actif, Platon aux « formes » ou aux « Idées >, une exis-
tence extrasensible ^ La scolastique conclut de Findépendance de nos actes
intellectuels vis-à-vis de la matière, à la spiritualité de l'àme qui les
pose. De plus, elle considère l'ange comme une forme séparée. Il faut donc
établir une distinction entre les formes immatérielles, et des formes moins
parfaites qui ne peuvent exercer leur acte que dans la matière'^
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Quel est le principe d'individuation des êtres ?
Les controverses sur le principe de l'individuation occupent une si
grande place dans les écoles, à l'époque de la publication du de unitate
forniae, leur retentissement en métaphj'sique est si profond, que Gilles ne
s'est pas cru dispensé de donner son avis sur ce grave problème ^ Il parle
en disciple fidèle de saint Thomas. Pas une allusion au décret de Etienne
Tempier qui, il y a un an à peine, avait brutalement fait condamner la doc-
trine du grand docteur dominicain !
Comment les formes séparées ou les anges diffèrent-ils les uns des
f ' P. 3i]. Gilles donne des formes ou idées platoniciennes une notion exacte, contraire-
ment à beaucoup de scolastiques qui identifient les Idées de Platon avec les idées divines.
Cf. p. 33] et 39] où il expose la théorie platonicienne sur Pindividuation des formes
séparées, conformément aux principes de la Dialectique de Platon.
- P. 35]. R. Kihvardby nous apprend incidemment, dans sa lettre à P. de Conflans,
qu'il reporte la composition de matière et de forme dans les êtres suprasensibles. P. 616
et 617.
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V. le début du capitulum quintum, p. 35]. L'importance accordée vers 1270-78 au
problème de l'individuation n'a rien d'étonnant, si l'on songe que ce problème servait pour
ainsi dire de pierre de touche aux diverses métaphysiques en présence. D'une part, aver-
roïstes et thomistes discutaient pour savoir si l'àme humaine est assimilable aux formes
séparées, et si, par conséquent, le monojDsychisme est un corollaire de la solution aver-
ou de la distinction spécifique des substances séparées. D'autre part,
les anciens scolastiques et les thomistes défendaient des positions irrréductibles ; les pre-
miers, au nom de la convertibilité de l'acte et de la forme, de la puissance et de la matière,
concluaient logiquement à la composition hylémorphique des anges ; les seconds, s'atta-
chant au rapport quantitatif impliqué dans le concept de matière, limitaient aux seuls
êtres corporels la composition de matière et de forme. V. à ce sujet, Mercier, np. cit.,
p. 88 et suiv.