Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College
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30 Clutl>itrc Dciixicinc<br />
<strong>de</strong>s scolastiques s'est alliée avec la multiplication <strong>de</strong> chacune d'elles dans<br />
les individus.<br />
II. Rapjjorts entre les formes multiples et la matière. — Qu'il nous<br />
suffise <strong>de</strong> rappeler ici une d(jctrine dont nous avons plus haut signalé la<br />
portée; C/i(«jHe forme substantielle confère à la matière première une<br />
détermi nation intrinsèque^. Cette thèse nous a conduit à exclure du débat<br />
un groupe <strong>de</strong> psychologues platoniciens. Elle n'empêche pas toutefois les<br />
autres pluralistes, partisans <strong>de</strong> la multiplicité <strong>de</strong>s âmes, <strong>de</strong> chercher <strong>de</strong>s<br />
arguments d'autorité dans l'arsenal <strong>de</strong>s dialogues <strong>de</strong> Platon. Mais il s'agit<br />
là d'un accord purement matériel, et l'esprit (|ui les anime est irréconciliable<br />
avec le platonisme.<br />
Que la doctrine <strong>de</strong> l'information directe <strong>de</strong> la matière par la forme<br />
substantielle ne soit pas en (piestion dans la discussion présente, on peut<br />
s'en convaincre jiar l'opijosition (|ue renccjntre au sein même du parti<br />
pluraliste, un remueur d'idées, P. Olivi, c|ui trahit sur ce point essentiel les<br />
traditions <strong>de</strong> son école'^ Un <strong>de</strong> ses examinateurs, le franciscain Richard<br />
<strong>de</strong> Middleton, partisan comme lui du pluralisme, n'hésite pas à le censurer.<br />
Notons en outre que pour embrasser dans toute sa compréhension la<br />
thèse énoncée, il faut l'envisager avec les .systèmes divers sur l'extension<br />
' Citons, entre beaucoup d'autres, ce passage <strong>de</strong> saint Bonaventure, qui rappelle en<br />
même temps l'idée fondamentale du pluralisme: « .\d illud quod obiicitur, quod compositum<br />
ex materia et forma est ens completum, et ita non venit ad constitutionem tertii ;<br />
dicendum,<br />
quod hoc non est verum gencraliter, sed tune, quando materia terminât omnem appetitum<br />
formae, et forma omnem appetitum materiae; tune non est appetitus ad aliquid extra,<br />
et ita nec possibilitas ad compositionem, quae praeexigit in componentibus appetitum et<br />
inclinationem. Licet autem anima rationalis compositionem habeat ex materia et forma,<br />
appetitum tamen habet ad perficiendam corporalem naturam; sicut corpus organicum<br />
ex materia et forma compositum est, et tamen habet appetitum ad suscipiendam animam. »<br />
(op. cit., D. XVII, a. 1, q. 2, ad 6">. (t. II, p. 416-416».<br />
- Ce jioint a été mis en lumière par le P. Ehrle, Otii'i's <strong>Le</strong>hen iinil Schrifteii (.-^rchiv.<br />
f. Litt. u. Kirch. <strong>de</strong>s Mittelalters, t. III, p. 409 et suiv.). <strong>De</strong> même, dans la plainte rédigée<br />
parla communauté franciscaine contre les spirituels (1 mars 1311), nous lisons: « Item<br />
docuit, quod anima rationalis non est forma corporis humani per se ipsam, sed solummodo<br />
per partem sensitivam : adjiciens, quod si esset forma corporis, sequeretur, quod<br />
aut communicaret corpori esse immortale aut ipsa non haberet esse immortale <strong>de</strong> se; ex<br />
quo posset iiiferri quod Christus, qui veraciter nostram humanitatem assumpsit, non fuit<br />
in quantum homo ex anima rationali et humana carne compositus et subsistens, sicut