Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

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enseignements qui violaient les prohibitions portées par son prédécesseur,
le seigneur Robert'. Cette mesure provoqua chez les dominicains du cou-
vent une vive résistance ; ils en appelèrent au pape et deux ans plus tard,
(30 avril 12SG), après divers incidents avec Robert Knapwell, le i)rieur des
dominicains, Peckham, dans une assemblée solennelle tenue à Londres,
condamna un nouvel ensemble de huit propositions, pivotant autour de
la théorie de l'unité des formes'^ De cette époque datent une série de
lettres adressées par Peckham aux chancelier, maîtres et étudiants d'Oxford,
à l'évêque de Lincoln, aux cardinaux de la curie romaine, et qui toutes
débordent des ressentiments du prélat contre le thomisme. Il rappelle les
boutades de sa vie universitaire à Oxford, ses diatribes contre l'unité des
formes, et la fâcheuse posture dans laquelle, à son dire, il réussit à mettre
saint Thomas d'A(]uin, quinze ans |)lus tôt^.
Or, n'est-ce pas l'attitude de John Peckham plutôt que celle de Robert
Kilwardby qui décida Gilles à écrire son traité ? Les attaques infiniment
plus passionnées, et dès lors phis injustes, du ])rélat franciscain devaient
davantage, ce semble, indigner le disciple de saint Thomas à Paris. Et dès
lors tout s'expliciuerait : ce serait un écrit de Peckham que Gilles vise dans
l'exposé de la doctrine qu'il combat* . Peckham
serait le cantitariensis dont
parle le de unitate fornue, et le fait qu'en j-iillet 1278, Robert Kilwardby
avait cessé d'être l'archevêque de Cantorhéry depuis trois mois environ,
viendrait confirmer cette identification. Plus éloigné dès lors des polémiques
que les innovations du thomisme suscitèrent chez les dominicains mêmes, le
traité de Gilles aurait été conçu dans un milieu uniformément conquis aux
aux idées du grand scdastique, en ce célèbre couvent de Saint-Jacques, où
certes, depuis au moins dix ans, les discussions de la première heure étaient
apaisées. Ainsi le de toiitute fonnae appartiendrait à la longue série de ces
opuscules de guerre, que la fin du Xlll