Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College
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<strong>Gilles</strong> <strong>de</strong> <strong>Le</strong>ssines et les assitatious universitaires 65<br />
o<br />
cette lettre confirme en même temps quelques données <strong>de</strong> la biographie,<br />
fort peu connue d'ailleurs, <strong>de</strong> <strong>Gilles</strong> <strong>de</strong> <strong>Le</strong>ssines.<br />
Une étu<strong>de</strong> parallèle <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux sources établit une présomption <strong>de</strong><br />
plus en faveur <strong>de</strong> l'hypothèse <strong>de</strong>s éditeurs du Chartulariicm. <strong>Le</strong> « frater<br />
/Egidius ordinis praedicatorum » est bien <strong>Gilles</strong> <strong>de</strong> <strong>Le</strong>ssines. En effet, luimême<br />
nous apprend qu'il suivit les leçons d'Albert le Grand. Telle est du<br />
moins la conclusion qui semble se dégager du rapprochement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
textes du <strong>de</strong> <strong>unitate</strong> formae. Mentionnant <strong>de</strong>ux opinions sur la différence<br />
qui existe entre les anges, <strong>Gilles</strong> consacre à un troisième système <strong>de</strong>s<br />
développements plus longs, parce qu'il lui rappelle <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong> sa vie<br />
d'étudiant : « siint cf alii qiios aiidiinjiiiis et Tidiinits temporihus nostris qui<br />
differentiam inter formas separatas, quas angelos vocant sive intelligentias,<br />
adhuc ampliorem praedictis assignant »'. Et s'il s'étend sur l'exposé et les<br />
arguments <strong>de</strong> ce troisième système, c'est par déférence pour une haute<br />
personnalité {magiii) qui souscrivit à cette tliéorie, Albert, jadis évêque <strong>de</strong><br />
Ratisbonne : « haec est positio multorum magnorum et praecise domni<br />
Alberti quoiidavi Ratisponeusis episcopi, ob cuius reverentiam rationes<br />
praedictJ.m positionem confirmantes addidimus »^.<br />
Ces déclarations <strong>de</strong> <strong>Gilles</strong> n'impliquent pas nécessairement qu'Albert<br />
le Grand fut son maître ; il pourrait s'agir ici d'autres professeurs, qui<br />
auraient soutenu la même opinion dans la question présente ;<br />
et la lettre du<br />
texte ne s'opposerait pas à cette interprétation. Mais si l'on tient com}5te <strong>de</strong><br />
l'éloge flatteur que <strong>Gilles</strong> s'honore <strong>de</strong> pouvoir décerner à Albert le Grand ;<br />
si l'on songe que tout l'exposé <strong>de</strong> cette théorie e^t rapporté au philosophe<br />
<strong>de</strong> BoUstadt (ob cuius reverentiam.... addidimus) ; et que dans le texte, les<br />
« rationes confirmantes » suivent immédiatement la déclaration : « sunt et<br />
alii quos audivimus et vidimus », on se convainct aisément qu'Albert le<br />
Grand est celui, ou tout au moins est au nombre <strong>de</strong> ceux dont <strong>Gilles</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Le</strong>ssines suivit les leçons (aiidii'iimis), et fréquenta la société {vidiniits). <strong>Le</strong><br />
fait en lui-même est vraisemblable, car la présence <strong>de</strong> <strong>Gilles</strong> à Paris est la<br />
preuve que le dominicain belge, adonné dès sa jeunesse aux étu<strong>de</strong>s supé-<br />
' <strong>De</strong> <strong>unitate</strong> Jorinac, p. 3G].<br />
- Ihid., p. .38].