23.06.2013 Views

Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

62 Chapitre Quatrième<br />

hommes furent amenés sur plusieurs problèmes philosophiques* n'en laisse<br />

pas moins subsister entre leurs synthèses respectives <strong>de</strong>s divergences prin-<br />

cipiellea et irréductibles. Quiconque était familiarisé avec les théories et les<br />

controverses scolastiques — et c'est le cas pour tous les acteurs <strong>de</strong> ce<br />

drame — ne pouvait nourrir d'illusion à ce sujet, ni exploiter <strong>de</strong> bonne foi<br />

r « averroisme » <strong>de</strong> saint Thcjinas. Et cependant, ce fut à ce mojen que<br />

<strong>de</strong>vaient recourir, à diverses reprises, les ennemis du savant docteur, pour<br />

tâcher d'englober dans une commune réprobation le plus brillant défenseur<br />

<strong>de</strong> la scolastique et son plus redoutable adversaire.<br />

n.<br />

<strong>Le</strong> début <strong>de</strong> ces intrigues date <strong>de</strong> 1270. Nous en percevons <strong>de</strong>s vestiges<br />

aux alentours <strong>de</strong> la condamnation, portée le 10 décembre 1270, contre la<br />

philosophie averroïste. Cette année, Thomas d'Aquin eut maille à partir avec<br />

les averroïstes, non moins qu'avec les théologiens séculiers <strong>de</strong> la sacrée<br />

^^culté : les troisièmes disputations quodlibétiques — datées, dans divers<br />

manuscrits, <strong>de</strong> Pâques 1270 — touchent directement ou indirectement à<br />

plusieurs tliéories, i)our lesquelles le célèbre docteur luttait <strong>de</strong>puis dix ans<br />

par la parole et par la plume : telles, l'impossibilité absolue <strong>de</strong> réaliser la<br />

matière sans une forme" ; l'unité <strong>de</strong> la forme substantielle' ; l'absence <strong>de</strong><br />

composition hylémorphique dans l'âme humaine* ; l'impossibilité <strong>de</strong> démon-<br />

trer la création temporelle du mon<strong>de</strong>"; la dignité <strong>de</strong> l'état religieux".<br />

Bien qu'il soit impossible d'assigner une date fixe aux documents qui<br />

ont conservé le souvenir <strong>de</strong> ce curieux épiso<strong>de</strong>, c'est vers le même temps<br />

qu'eut lieu à Paris, entre saint Thomas et John Peckham, une joute mémo-<br />

rable, dont Peckham relate lui-même les péripéties dans une lettre du 1 Juin<br />

' Notamment sur le problème <strong>de</strong>s universaux, et aussi — mais avec <strong>de</strong>s réserves —<br />

sur l'unité <strong>de</strong>s formes. V. p. 46.<br />

^ Art. 1.<br />

' Dans une <strong>de</strong> ses applications au Christ : « utrum oculus Christi post mortem fuerit<br />

oculus aequivoce. » Art. IV.<br />

* Art. XX. La doctrine <strong>de</strong> saint Thomas sur la simplicité à'essetice <strong>de</strong>s formes séparées<br />

est la base <strong>de</strong> sa théorie du principe d'individuation.<br />

' Art. XXXI.<br />

» Art. XI et suiv.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!