Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College
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Etu<strong>de</strong> analytique du <strong>de</strong> <strong>unitate</strong> fonnae 103<br />
<strong>Gilles</strong> le remarque'. D'ailleurs, elle ne trouve ici sa place qu'à titre docu-<br />
mentaire, et l'auteur observe avec raison que, dans un chapitre où l'on<br />
s'occupe <strong>de</strong> la simplicité ou <strong>de</strong> la composition d'une forme, considérée en<br />
elle-niênie, il ne doit pas être question <strong>de</strong> la coexistence <strong>de</strong> multiples prin-<br />
cipes formels d'une même substance'".<br />
On vient <strong>de</strong> voir que la notion stricte <strong>de</strong> forme substantielle entraîne<br />
sa simplicité. Elle entraîne aussi son union immédiate avec la matière. En<br />
d'autres termes, entre l'élément indéterminé du composé et l'élément déter-<br />
minateur, pas <strong>de</strong> principe intermédiaire qui contribuerait ainsi à la substan-<br />
tialité même du composé'^ Nous soulignons qu'il s'agit d'un intermédiaire<br />
constitutif <strong>de</strong> la substance. Car <strong>de</strong> nombreuses dispositions adventices,<br />
d'ordre acci<strong>de</strong>ntel, viennent adapter la matière à son principe informateur*.<br />
Conformément aux doctrines thomistes, ces dispositions se modifient sous<br />
l'action du milieu, et lorsqu'elles sont suffisamment profon<strong>de</strong>s, le manque<br />
d'adaptation entre la matière et la forme <strong>de</strong>vient exigitif d'une transfor-<br />
mation corporelle.<br />
Il est aisé <strong>de</strong> se convaincre (jue la présence dans le composé substantiel,<br />
d'un élément constitutif, unissant la matière et la forme, engendre tôt<br />
ou tard la pluralité <strong>de</strong>s principes déterminateurs. Voilà pourquoi <strong>Gilles</strong><br />
s'attache à montrer l'absurdité <strong>de</strong> cette conception. <strong>Le</strong> défaut capital <strong>de</strong><br />
cette explication est <strong>de</strong> ne rien expliquer. Que serait cet intermédiaire, sinon<br />
une autre matière ou une autre forme ? Mais alors, pour rendre compte <strong>de</strong><br />
l'union <strong>de</strong> cet intermédiaire avec chacun <strong>de</strong>s extrêmes, il faut faire appel<br />
à un second intermédiaire. Et où s'arrêtera cette série régressive ?<br />
' s Hoc auteni lorsan et aliquis nobiscum asserit sic formas non esse compositas », p. 24].<br />
- P. 24]. — « Et quod alius modus compositionis quam adversarii ponunt in lormis,<br />
illum scilicet qui est aggregatio plurium formarum... sicut ex pluribus membris connexis<br />
et coUectis résultat unitas corporis humani, inciiientibus taiiieii singulis membris siih<br />
pro] riis forinis... nec ad propositum in hoc capitule pertinet, etc. », p. 25]. C'est la théorie<br />
<strong>de</strong> la subordination fonctionnelle. On y retrouve la comparaison du chapitre premier <strong>de</strong><br />
la Pars I. Voir un nouvel exposé <strong>de</strong> la dispositio d'une forme vis-à-vis <strong>de</strong> l'autre, p. 6.5].<br />
'^ P. 2 5 - 31]. Cf. .S. Thomas, <strong>De</strong> vcritate, q. 13, a. 4, ad 4 :<br />
art. III, etc.<br />
* P. 30].<br />
<strong>De</strong><br />
suhstantiis separatis