Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College
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<strong>Gilles</strong> <strong>de</strong> <strong>Le</strong>ssines et les as^itations universitaires 81<br />
"te<br />
co<strong>de</strong>x <strong>de</strong> Paris sont en général supérieures à celles du manuscrit <strong>de</strong><br />
Bruxelles^, on peut s'assurer par d'autres raisons que <strong>Gilles</strong> écrivit en 1278<br />
et non en 1288. <strong>Le</strong>s prohibitions <strong>de</strong> Peckham, pour être plus tapageuses,<br />
n'eurent pas le retentissement cosmopolite <strong>de</strong>s mesures prises par R. Kil-<br />
wardby. Etienne Tempier était mort le 3 décembre 1279, et personne à<br />
Paris ne semble s'émouvoir <strong>de</strong>s agissements <strong>de</strong> Peckham. A Oxford même,<br />
on voit que le conflit <strong>de</strong> 1284-1286 fut rapi<strong>de</strong>ment terminé'-. Déjà en 1270,<br />
<strong>Gilles</strong> écrivait à Albert le Grand au sujet <strong>de</strong>s polémiques universitaires ;<br />
est-il vraisemblable qu'il ait laissé passer les années troublées <strong>de</strong> 1277, où<br />
<strong>de</strong> toutes parts on traînait dans la boue la doctrine <strong>de</strong> saint Thomas, pour<br />
intervenir, <strong>de</strong>ux ans après le renouvellement <strong>de</strong>s interdictions, et quand la<br />
phase aiguë <strong>de</strong> la controverse était terminée ? Sans compter que, dans cette<br />
hypothèse, il resterait à expliquer l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> termes et <strong>de</strong> doctrine, que<br />
nous avons relevée plus haut entre la lettre <strong>de</strong> Kilwardby et le <strong>trait</strong>é <strong>de</strong> <strong>Gilles</strong>.<br />
Remarquons enfin que les faits relatifs à la démission <strong>de</strong> Robert Kil-<br />
wardby ne s'opposent pas aux désignations que <strong>Gilles</strong> <strong>de</strong> <strong>Le</strong>ssines lui con-<br />
fère. Peckham fut nommé^ archevêque <strong>de</strong> Cantorbéry par le pape Nicolas III,<br />
le 18 février 1279''. Jusqu'au jour <strong>de</strong> sa consécration, il <strong>de</strong>meurait à Rome,<br />
où il exerçait les fonctions <strong>de</strong> causarum auditor ou <strong>de</strong> lector palatii. Il<br />
quitta Rome, à F arrivée <strong>de</strong> Kilwardby, qai prit sa place dans la curie", et qui<br />
dès lors doit avoir <strong>de</strong>meuré en Angleterre plusieurs mois après sa promotion.<br />
En juillet 1278, <strong>Gilles</strong> <strong>de</strong> <strong>Le</strong>ssines pouvait donc conserver à Robert Kilwardby<br />
son appellation <strong>de</strong> Cantuariensis^<br />
* V. p. 6 et 7.<br />
- E h r 1 e , op. cit., (Zeitschrilt etc., p. 191).<br />
^ En vertu du droit commun, les évêques anglais étaient élus par le chapitre, sauf le<br />
droit d'opposition du roi. <strong>Le</strong>s papes s'étaient arrogé le droit <strong>de</strong> remplacer directement le titu-<br />
laire d'un évêclié, quand celui-ci mourait à Rome. Assimilant à la mort la résignation <strong>de</strong>s<br />
charges épiscopales, Nicolas III s'en autorisa pour nommer directement Peckham au lieu<br />
et place <strong>de</strong> Robert Kilwardby, appelé à d'autres fontions. <strong>De</strong> même Kilwardby avait été<br />
nommé directement. W. F .<br />
H<br />
o o k , op. cit., t. III, p. 336 - 338.<br />
* Ibid. Suivant G a m s , Séries episcoporum (Ratisbonne, 1873, p. 83), le 28 janvier.<br />
* W. F. H o o k , op. cit. Kilwardby mourut le 11 ou 12 septembre 1278.<br />
' Autre éventualité possible : c'est dans les premières pages du <strong>trait</strong>é, p. 13] et 14],<br />
qu'apparaissent les titres <strong>de</strong> : cantuariensis, archiepiscopus. <strong>Le</strong> <strong>trait</strong>é ayant été achevé<br />
(p. 9.5] : completum<br />
est... etc.) en juillet 1278, <strong>Gilles</strong> y travaillait déjà, sans doute, en mars<br />
1278, et il peut avoir parlé <strong>de</strong> cantuarieiisis et <strong>de</strong> archiepiscopus à une époque ou Robert<br />
Kilwardby était encore, en titre, archevêque <strong>de</strong> Cantorbéry.<br />
.