23.06.2013 Views

Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Etu<strong>de</strong> analytique du <strong>de</strong> uiiitate fonuae 117<br />

rationes nominum quas intellectus attendit), mais que, dans la réalité, toutes<br />

ces parties convergent vers l'unité d'un tout et dépen<strong>de</strong>nt d'un même prin-<br />

cipe substantiel'. <strong>Le</strong> travail intellectuel, qui soumet une même réalité à <strong>de</strong>s<br />

considérations abstractives multiples, exj^lique aussi que la perception totale<br />

d'une substance corporelle, individualisée {lioc aUqtiid), résulte <strong>de</strong> la super-<br />

position <strong>de</strong> concepts génériques et <strong>de</strong> concepts spécifiques. Telle est la loi<br />

<strong>de</strong> l'esprit. N'imposons pas à la chose extramentale un mo<strong>de</strong> d'être pure-<br />

ment subjectif: toutes ces appréhensions intellectuelles trouvent leur<br />

fon<strong>de</strong>ment dans la même forme substantielle, — qu'il s'agisse d'ailleurs <strong>de</strong>s<br />

corps élémentaires- ou <strong>de</strong>s êtres supérieurs^ Dès lors, les conséquences<br />

ridicules <strong>de</strong> Kilwardb}' sur la réductibilité <strong>de</strong>s opérations sensibles et supra-<br />

sensibles dans l'homme', sur le caractère intellectif du principe substantiel<br />

<strong>de</strong>s plantes et <strong>de</strong>s animaux ne méritent qu'un long haussement d'épaules<br />

(quam magna ruditas ! —<br />

adhuc rudius)^ : elles reposent, dit <strong>Gilles</strong>, sur un<br />

sophisme <strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>nt (fallacia acci<strong>de</strong>ntis)", sur une confusion <strong>de</strong> la forme<br />

substantielle <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong> la faculté intellective, qui n'est qu'une réalité<br />

acci<strong>de</strong>ntelle découlant <strong>de</strong> la substance, au même titre que les puissances<br />

sensibles et végétatives. Elles méconnaissent aussi la finalité qui régit<br />

l'union <strong>de</strong> la matière et <strong>de</strong> la forme, et qui exige dans un sujet <strong>de</strong>s dispo-<br />

sitions proportionnées à la perfection que la forme est appelée à lui<br />

conférer'.<br />

<strong>De</strong> tous les arguments chers au pluralisme, l'interprétation <strong>de</strong> la<br />

composition métaph3'sique <strong>de</strong>s êtres est celui qui a le plus défrayé les<br />

controverses. Toutes les conceptions relatives à la forma corporeitatis s'y<br />

rattachent. Il est remarquable que <strong>Gilles</strong> ne s'y arrête presque pas. On ne<br />

rencontre pas même, dans sa réfutation, l'expression <strong>de</strong> gradus fonnaniin<br />

qui, dans son acception fondamentale, semble avoir été créée pour désigner<br />

la graduation^ Pccheloniicmeut <strong>de</strong>s perfections auxquelles correspon<strong>de</strong>nt les<br />

concepts génériques et spécifiques*.<br />

' Cf. p. 109.<br />

- P. 73], IL<br />

•'<br />

p. 79], III.<br />

' P. 79], V.<br />

^ P. 79], IV et V.<br />

" P. 80], V.<br />

' Ibiil., VI.<br />

* C'est dans ce sens que saint Thomas, (Metaphys., \\h. II, 1. II, medio) emploie

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!