Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College
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108 C/iapifir Sixicinc<br />
Exception doit être faite pour l'Ame Immaine, (|ui sort <strong>de</strong>s mains du<br />
Créateur. Car l'effort <strong>de</strong> la nature est limité au domain? <strong>de</strong> la matière. Mais<br />
alors, objectent les partisans <strong>de</strong> la pluralité <strong>de</strong>s formes, s'il n'y avait qu'un<br />
principe substantiel en nous, il serait à la fois matériel et immatériel ? <strong>Gilles</strong><br />
répond par la distinction thomiste <strong>de</strong> l'essence et <strong>de</strong>s facultés ; à l'e.s.sence<br />
<strong>de</strong> l'âme, une et indivisible, se surajoutent <strong>de</strong>s pouvoirs d'action, corres-<br />
pondant à ses activités irréductibles.<br />
Ces points fixés, abordons l'tjbjet principal du <strong>trait</strong>é'.<br />
m.<br />
L'uiiltc lit" la forme .siihstaiiticllc.<br />
C'est dans cette troisième partie du <strong>trait</strong>é <strong>de</strong> <strong>Gilles</strong> que se manifestent<br />
le plus nettement les préoccupations du polémiste, et les réflexions orijji-<br />
nales dont il se réclame. Ce qui importe, ce n'est pas tant (ïexposcr (Cha-<br />
])itrr premier) et ûq prouver (Chapitre <strong>de</strong>uxième) la théorie <strong>de</strong> l'unité <strong>de</strong>s<br />
formes, mais <strong>de</strong> faire voir à quelles difficultés inextricables conduit la thèse<br />
pluraliste (Chapitre troisième) ; et quelle est la faiblesse <strong>de</strong> ses positions<br />
(Chapitres ciuatrième et cinquième). Et alors même qu'il expose ou légitime<br />
ses doctrines propres, le choix <strong>de</strong>s exemples, la mise en œuvre <strong>de</strong>s idées<br />
témoignent que l'écrivain a les yeux fixés sur un adversaire contre lequel il<br />
se met en gar<strong>de</strong>.<br />
L'exposé <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> f unité <strong>de</strong>^ formes, ou, pour emprunter le lan-<br />
au sujet <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s formes dans les termes les plus significatifs. Il emploie notam-<br />
ment le terme evolutio : « Evolutlo illarum rationum et explicatio per res actuales fit per<br />
secula «, p. OIG. Cf. p. G19, G2J et 020. « Intelligenda est igitur materia naturalis prima, non<br />
sicut quedam proxima inchoatio,... sed est quid dimensiones habens corporeas, impregna-<br />
tum originalibus rationibus sive potentiis, ex quibus producendi sunt actus omnium speci-<br />
ficorum corporum sive simplicium sive compositorum sive mixtorum per operationem<br />
nature. » Quelle que soit la raison <strong>de</strong> ce silence, une discussion <strong>de</strong> cette importante<br />
question eût été un liors-d'œuvre.<br />
' <strong>Gilles</strong> consacre un <strong>de</strong>rnier chapitre à montrer dans quel sens le prédicat d'un juge-<br />
ment peut être appelé la forme du sujet dont il est prédiqué. Cette forme n'est pas le<br />
« principiinn essendi s <strong>de</strong>s êtres. — Même question chez Hervé <strong>de</strong> Né<strong>de</strong>llec, op. cit., q.<br />
IV, art. II et III.