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Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

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114 Chapitre Sixième<br />

la troisième difficulté, l'auteur observe que la mort et la vie sont <strong>de</strong>s con-<br />

cepts relatifs à une même réalité, absente ou présente, à savoir : la forme vitale<br />

unique. Dès lors, la théorie <strong>de</strong> l'unité respecte les lois logiques régissant<br />

l'opposition privative <strong>de</strong>s idées. Il est bien vrai que, suivant les concep-<br />

tions scientifiques du temps, le cadavre est un autre individu substantiel,<br />

(secundum rationem individui per se subsistentis). Mais envisagée à ce<br />

point <strong>de</strong> vue nouveau, la diversité individuelle <strong>de</strong> l'être vivant et <strong>de</strong> .son<br />

corps privé <strong>de</strong> vie constitue une fin <strong>de</strong> non recevoir.<br />

2. <strong>Le</strong>s arguments métaphysiques <strong>de</strong> Kihvardby. — L'archevêque <strong>de</strong><br />

Cantorbéry a-t-il joint au groupe <strong>de</strong> démonstrations logiques la quatrième<br />

objection rapportée par <strong>Gilles</strong>' ; ou bien celui-ci a-t-il commis la méprise<br />

qu'il nous faut relever ? Quoi qu'il en soit, il ne s'agit plus ici <strong>de</strong> pure<br />

dialectique, mais d'un principe fondamental, qui nous transporte dans le<br />

plein domaine <strong>de</strong> l'ontologie et nous ramène à l'idée inspiratrice du plu-<br />

ralisme : « à toute détermination réelle <strong>de</strong> l'être doit correspondre une forme<br />

distincte »'.<br />

Ce principe apparaît dans une <strong>de</strong> ses applications : la multiplicité<br />

d'opérations irréductibles d'un même être ne peut avoir son fon<strong>de</strong>ment que<br />

dans une multiplicité <strong>de</strong> formes. — Nous rencontrons d'autres applications<br />

<strong>de</strong> ce principe dans divers arguments rangés sous l'étiquette <strong>de</strong> rationes<br />

pIiysicae.<strong>Le</strong>ii voici: l'état corporel, constitué par la triple dimension spatiale,<br />

est une détermination distincte <strong>de</strong> celle qui fixe la substance matérielle<br />

dans une <strong>de</strong>s quatre catégories <strong>de</strong> corps simples ;<br />

dès lors la forme <strong>de</strong> cor-<br />

poréité coexiste avec la forme <strong>de</strong> l'élément^; — la diversité réelle <strong>de</strong>s parties<br />

d'un composé matériel, comme les pieds, les mains, les yeux d'un homme<br />

en vie, exige uno diversité corrélative <strong>de</strong> formes intégrantes* — ; l'irréduc-<br />

' P. 8] et 70].<br />

- V. p. 34.<br />

" P. 8], II. — Cf. Kihvardby : « Et hec (scil. niateria rerum in substantia transmuta-<br />

biliuml nunquam <strong>de</strong>nudatur a corporeitate et habet semper aliquam formam in actu et<br />

multa.s in potcntia, etc. » p. 617. « Item cum quatuor elementa et ex eis mixta conveniunt<br />

in corporeitate, circumscribamus per intellectum diflerentia.s specificas tam mixtorum quam<br />

miscibilium ; constat, quod intellectus inveniet corpus dimensiones habens, sed nondum<br />

specilîcatas. » p. 618.<br />

' P. 10], I. Cf. le texte <strong>de</strong> Kihvardby cité p. 9.5, n. 2. Même théorie chez Peckham:

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