Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College
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84 Chapitre Cinquième<br />
gran<strong>de</strong> autorité bibliographique' . <strong>Gilles</strong> <strong>de</strong> <strong>Le</strong>ssines figure dans l'un et<br />
l'autre catalogue. Il compte donc, au rapport <strong>de</strong> Pignon, parmi les domini-<br />
cains « qui claruerunt doctrina »''.<br />
En complétant les données <strong>de</strong> ces catalogues par diverses autres<br />
sources, voici comment on peut établir la liste <strong>de</strong>s œuvres du philosophe<br />
belge :<br />
I. <strong>Le</strong> premier document sur lequel nous ayons une donnée chronolo-<br />
gique certaine est la lettre que <strong>Gilles</strong> écrivit à Albert le Grand, avant le<br />
10 décembre 1270'. Cette lettre ne figure pas dans les catalogues précités,<br />
qui sont relatifs aux « opéra ».<br />
II. <strong>Le</strong> <strong>trait</strong>é <strong>de</strong> <strong>unitate</strong> formae, achevé en juillet 1278, <strong>de</strong>meure au point<br />
vue philosophique, l'œuvre principale du dominicain belge*<br />
<strong>Le</strong> style dénote une connaissance approfondie <strong>de</strong> la terminologie sco-<br />
lasticjue ; la phrase est concise, et parfois obscure à force d'être raccourcie.<br />
Au point <strong>de</strong> vue littéraire, on y rencontre bon nombre <strong>de</strong> ces licences que<br />
s'était arrogées la latinité scolastique: <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> temps"; <strong>de</strong>s con-<br />
structions embarrassées et peu correctes* ; <strong>de</strong>s mélanges <strong>de</strong> pluriel et <strong>de</strong><br />
singulier'<br />
.<br />
' Ihiil., p. 193-199. <strong>Le</strong> «catalogus fratrum spectabilium ord. frat. Praedic. » <strong>de</strong> Pignon<br />
est la source principale à laquelle puisèrent Quétif et Echard Au point <strong>de</strong> \-ue <strong>de</strong>s<br />
indications données pour chaque auteur, la source à laquelle se réfère ce second co<strong>de</strong>x est<br />
plus ancienne ; mais la question <strong>de</strong> priorité est douteuse au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'ordre<br />
chronologique dans lequel les écrivains sont cités.<br />
' Ibid., p. 226, no 1.<br />
» V. p. 64.<br />
* « Scripsit duos libros <strong>de</strong> <strong>unitate</strong> formarum. » D e n i f 1 e , op. cit., p. 238.<br />
' Dans les propositions causatives, introduites par la particule min, l'auteur affec-<br />
tionne le mélange du subjonctif et <strong>de</strong> l'indicatif. P. ex., : «cum unumquodque «Yintelligibile...<br />
et forma dicit. » p. 32]. Dans la même inci<strong>de</strong>nte, on lit, p. 9] stt et e.xit. <strong>Le</strong>s exemples <strong>de</strong><br />
cette construction abon<strong>de</strong>nt.<br />
' P. ex. : « Si quis angelos corporales dicat... non possunt intelligi solo numéro multi-<br />
plicari » p. 43]. « Dictum est quod illa supposita quae distincta sunt sub una forma per<br />
materiam, oportet quod materia... sit unius generis. » ibid.<br />
'•<br />
V. p. 77, n. .5. Toutefois cette particularité trouve son explication dans ce fait que<br />
<strong>Gilles</strong> vise tantôt Robert Kihvardby (cantuariensis), tantôt ses partisans (cantuarienses).<br />
.