23.06.2013 Views

Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

40 Lluipitrc <strong>De</strong>uxième<br />

hyléinorphique <strong>de</strong> l'être contingent, telle qu'elle se dresse, dominatrice, au<br />

sommet <strong>de</strong> la métaphysique honaventurienne. La matière première, dans<br />

son concept métapliysique (secunihim essentiam), exprime la pure aptitu<strong>de</strong><br />

d'un <strong>de</strong>venir quelconque, la simple potentialité ; ainsi conçue elle est<br />

indifférente à revêtir un état corporel ou un état spirituel. En cette indéter-<br />

mination absolue, la matière ne pourrait exister. Car ce qui peut être, n'est<br />

pas, comme tel. Dès qu'elle est réalisée, elle apparaît ou dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

corps ou dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s esprits '. Si nous arrêtons notre attention sur<br />

le mnn<strong>de</strong> <strong>de</strong>s corjjs, le j^remicr ])rincipe qui lève l'indétermination <strong>de</strong> la<br />

matière est la corpurcitas. Elle met en acte cette possihilita>> fjénérale <strong>de</strong><br />

la matière et lui confère ce mo<strong>de</strong> d'être incomjîlet, mais réel, qui <strong>de</strong>meurera<br />

à la base <strong>de</strong> tout le cycle <strong>de</strong>s transformations <strong>de</strong> la substance. Tout corps<br />

ayant unr masse et une extension, saint Bonaventure établit une équivalence<br />

entre la forma curporeitatis et la forma commniiis, partout semblable,<br />

indifférente à entrer dans la constitution <strong>de</strong> tel corps plutôt que <strong>de</strong> tel<br />

autre corps. Elle coexiste donc, toujours, avec <strong>de</strong>s formes ultérieures, com-<br />

plétives et, en concours avec elles, compénètre toute réalité ^.<br />

Si <strong>de</strong> cette notion générale <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> corporéité, on passe à l'étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s diverses catégories d'êtres corporels, on voit se déployer en étages su-<br />

perposés, tout un échafaudage d'éléments réels entrant dans la constitution<br />

<strong>de</strong>s corps. Ce sont d'abord les formae elementares fixant respectivement la<br />

spécificité <strong>de</strong>s (|uatre éléments '.<br />

Puis c'est le tour <strong>de</strong>s mixtes. Un mixte bien constitué est le produit <strong>de</strong><br />

particules d'eau, d'air, <strong>de</strong> feu, <strong>de</strong> terre représentées dans chaque corps par<br />

<strong>de</strong>s doses que la nature a savamment variées. Dans tout mixte, les formes<br />

élémentaires s'effacent <strong>de</strong>vant une forme nouvelle, la forma niixtionis, qui<br />

' Op. cit., D. III, p. 1, a. 1, q. 2, ad 3. Cf. le Scholion <strong>de</strong>s éditeurs, t. II, p. 92.<br />

- « Forma illa quam habebat informis materia non dabat sibi esse completum, et idée<br />

tam formas simplices quam compositas, quae esse coiiipleùim tribuunt, praece<strong>de</strong>bat vel<br />

praece<strong>de</strong>re poterat. » op. cit. D. XII, a. 1., q. 3, ad. 3 (t. II, p. 300).<br />

' Saint Bonaventure n'admet pas seulement dans le corps élémentaire la présence do la<br />

forma coiiiiiiiiiiis et <strong>de</strong> la. forma elemeutaris, mais dans un passage du commentaire <strong>de</strong>s<br />

Sentences, que nous transcrivons ci-après, il admet que la lumière Uu.x) entre dans la constitution<br />

<strong>de</strong> tout corps, donc du corps élémentaire, à titre <strong>de</strong> forme substantielle: « Verum<br />

est enim, quod lux, cum sit forma nobilissima inter corporalia, sicut dicunt philosophi et<br />

Sancti, secundum cuius participationeni maiorem et minorem sunt corpora magis et minus<br />

entia, est substantialis forma. > op. cit., D. XIII, a. 2, q. 2 (t. II, p. .321 1.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!