Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College
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Etu<strong>de</strong> analytique du <strong>de</strong> nnitatc fonnae 111<br />
matière et <strong>de</strong> forme, telles qu'elles ont été exposées dans la secon<strong>de</strong> partie.<br />
1. L'actuation <strong>de</strong> la matière par une forme donne naissance à un lioc<br />
aliquid, à une substance individuelle, car tout être déterminé est nécessai-<br />
rement tel être. Admettre qu'une secon<strong>de</strong> forme complète intrinsèquement<br />
ce composé premier, c'est faire entrer un être complet dans la constitution<br />
d'un second être ; ce qui aboutit au renversement <strong>de</strong> la théorie hylémorphique.<br />
2. Dans le système <strong>de</strong> la pluralité <strong>de</strong>s formes visé par l'auteur, la pre-<br />
mière seule est en union immédiate avec la matière ;<br />
les autres, tout en<br />
informant la matière, supposent l'intermédiaire <strong>de</strong> la première forme, ce<br />
qui conduit à établir une distinction <strong>de</strong> nature dans leur acte informateur<br />
respectif. Il a été démontré plus haut que cette doctrine est contraire à la<br />
notion même <strong>de</strong> matière et <strong>de</strong> forme.<br />
Déjà ces <strong>de</strong>ux argumentations constituent à la fois <strong>de</strong>s réfutations du<br />
pluralisme et <strong>de</strong>s preuves <strong>de</strong> l'unité. <strong>Le</strong>s chapitres suivants sont <strong>de</strong> pure<br />
polémique; les uns, a^ressi/s, exposent les inconvénients du pluralisme;<br />
les autres, défeiisifs, réfutent point par point les objections <strong>de</strong>s adversaires.<br />
Multiples sont les iiiconvcnicnfs que le pluralisme entraîne à sa suite,<br />
tant sur le domaine <strong>de</strong> la logique, que sur celui <strong>de</strong> la physique et <strong>de</strong> la<br />
théologie : tel est l'objet du chapitre troisième. L'auteur ne nous livre qu'un<br />
raisonnement dans chacun <strong>de</strong> ces ordres d'idées ; ses successeurs et imi-<br />
tateurs <strong>de</strong>s vingt <strong>de</strong>rnières années du siècle transformeront ces preuves<br />
en lieux communs.<br />
1. La permanence d'un état corporel i<strong>de</strong>ntique, au moment <strong>de</strong> la<br />
mort <strong>de</strong> l'homme et pendant les premiers instants qui suivent la dissolu-<br />
tion du composé ; d'autre part, la nécessité d'expliquer cette permanence<br />
par une forma corporeitatis qui coexiste en nous avec l'âme spirituelle et<br />
qui, à la séparation <strong>de</strong> celle-ci, continue d'exercer sur le cadavre son action<br />
informatrice : voilà ce que les partisans du pluralisme considèrent comme<br />
une raison à l'emporte-pièce en faveur <strong>de</strong> leur système. Presque tous se<br />
sont laissés leurrer par cette explication facile d'un phénomène naturel,<br />
que la science d'alors se représentait sous les formes les plus fantaisistes.<br />
Mais voyez, dit <strong>Gilles</strong>, à quelle absurdité ce S3'stème nous accule.<br />
Si la forma corporeitatis <strong>de</strong>meure i<strong>de</strong>ntique dans ces <strong>de</strong>ux états, le corps<br />
<strong>de</strong> l'homme vivant et ce même corps à l'état cadavérique sont nuniéri-