Le trait "De unitate formae" de Gilles de Lessines ... - Boston College

Les œuvres de Gilles de Lessines 85
Il est difficile de juger de l'érudition d'un scolastique par les autorités
qu'il invoque. Un grand nombre de textes se retrouvent, stéréotypés, chez
presque tous les écrivains d'une même époque ; et c'est notamment le cas
pour plusieurs sentences lapidaires disséminées dans le de imitate foriiiae^
Ces textes constituaient le patrimoine commun des écoles, et on les citait
soit de mémoire, soit de seconde main. Relativement à l'étendue du traité,
les autorités invoquées par Gilles sont nombreuses'% et les arguments qu'il
leur emprunte sont reproduits, amplifiés, et multipliés dans les nombreux
écrits que la fin du XIII^ siècle vit éclore pour ou contre l'unité des formes.
Gilles ne nomme que des écrivains décédés. Même quand il s'agit de
R. Kilwardby, nous avons vu qu'il recourt à des périphrases, ou qu'il le sup-
pose connu du lecteur, ou qu'il le vise dans la personne de ses partisans'.
Et en effet, dans ces milieux bruyants qu'étaient les universités de Paris et
d'Oxford à la fin du XIII