L'immunité de la France envers le fascisme: un demi ... - Marc Angenot
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et germanique ) avec pour corré<strong>la</strong>ts, cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s précautions<br />
qu’appel<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s rapprochements, enchaînements, glissements<br />
subreptices, «imprégnations», filiations et <strong>de</strong>scendances qu’el<strong>le</strong><br />
s’évertue à dégager constamment et cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> distinction à maintenir<br />
entre <strong>la</strong> carte <strong>de</strong>s discours et <strong>le</strong> terrain concret <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie politique,<br />
économique et socia<strong>le</strong>, dans <strong>la</strong> mesure, dis-je, où cette théorie n’est pas<br />
faite, pas même ébauchée à mon sens – et certainement pas par Zeev<br />
Sternhell qui n’explique guère ses associations suspicieuses par<br />
engendrement, glissement ou contiguités, ni ses étiquetages<br />
réprobateurs constants, – <strong>le</strong>s objections (sur fond d’admiration pour <strong>le</strong><br />
travail <strong>de</strong> l’Israélien) <strong>de</strong> Winock me semb<strong>le</strong>nt en partie fondées. Je<br />
pense que toute <strong>la</strong> controverse que je suis en train <strong>de</strong> décrire tient<br />
notamment à <strong>un</strong>e mécompréhension, par <strong>le</strong>s groupes d’historiens en<br />
lice, et <strong>de</strong> part et d’autre, <strong>de</strong> <strong>la</strong> légitimité et <strong>de</strong>s limites inhérentes à ce<br />
genre historiographique qui a <strong>un</strong> potentiel herméneutique fort, sousestimé<br />
par beaucoup d’esprits qui se posent comme «concrets» et ne<br />
commencent à voir <strong>le</strong> <strong>fascisme</strong> que lorsqu’il s’organise en squadri et fait<br />
régner <strong>la</strong> terreur, <strong>un</strong> potentiel qui peut faire percevoir <strong>un</strong>e genèse, <strong>de</strong>s<br />
tendances hégémoniques et <strong>de</strong>s «pentes» redoutab<strong>le</strong>s, mais qui ne peut<br />
non plus conclure en <strong>de</strong>meurant dans l’empyrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> «pure»<br />
production discursive.<br />
#La filière antisémite<br />
Somme toute, notre étu<strong>de</strong> pourrait s’éc<strong>la</strong>irer <strong>un</strong> peu si nous allions<br />
regar<strong>de</strong>r <strong>le</strong> traitement réservé par d’autres historiens (ou d’aventure <strong>le</strong>s<br />
mêmes) à <strong>un</strong>e autre généalogie française, non moins honteuse (si c’est<br />
affaire d’orgueil national et <strong>de</strong> susceptibilité), contiguë <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorie<br />
«<strong>fascisme</strong>» ou partie intégrante <strong>de</strong> cel<strong>le</strong>-ci, mais plus faci<strong>le</strong> à définir et,<br />
apparemment, à repérer et suivre: cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’antisémitisme français.<br />
125. En dépit d’<strong>un</strong>e forte tradition hexagona<strong>le</strong> d’histoire <strong>de</strong>s idées politiques, mais pas i<strong>de</strong>ntifiée<br />
ni étudiée comme tel<strong>le</strong>, <strong>de</strong> P. Bénichou à P. A. Taguieff.<br />
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