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03 carlos castaneda le voyage a Ixtlan

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effrayantes, el<strong>le</strong>s m'écœuraient. Les pattes tendues il<br />

trébucha de côté et roula sur son dos,<br />

J’entendis un grognement formidab<strong>le</strong> et don Juan<br />

hur<strong>le</strong>r :<br />

« Cours, sauve ta peau ! »<br />

C'est exactement ce que je fis. Avec une agilité et<br />

une vitesse peu croyab<strong>le</strong>s je me précipitai vers <strong>le</strong><br />

sommet de la colline. A mi-chemin je jetai un regard<br />

en arrière et vis que don Juan n'avait pas bougé. Il me<br />

fit signe de revenir. Je descendis en courant jusqu’à<br />

lui.<br />

« Que s’est-il passé ? demandai-je <strong>le</strong> souff<strong>le</strong> court.<br />

– Je crois qu’il est mort. »<br />

Prudemment nous approchâmes de l’animal. Il<br />

gisait étalé, pattes en l'air. En arrivant plus près je<br />

faillis hur<strong>le</strong>r de peur. Je venais de me rendre compte<br />

qu'il n’était pas tout à fait mort. Son corps tremblait<br />

toujours. Ses pattes tressaillirent une dernière fois.<br />

Je devançai don Juan. L'animal eut un nouveau<br />

tremb<strong>le</strong>ment qui dégagea sa tête. Horrifié je me<br />

tournai vers don Juan. Si par son corps l’animal était<br />

sans doute un mammifère, il avait néanmoins un bec<br />

comme un oiseau.<br />

Saisi d'une suprême et tota<strong>le</strong> horreur, je regardai<br />

fixement la bête. Je refusai d’en croire mes yeux. J’en<br />

restai bouche bée. Jamais je n’avais rien vu de<br />

semblab<strong>le</strong>. Quelque chose d’absolument inconcevab<strong>le</strong><br />

se trouvait sous mes yeux. J'aurais voulu que don<br />

Juan m'explique ce que c'était, mais je ne parvenais<br />

pas à m'exprimer. Don Juan me fixait du regard. Je<br />

jetai un coup d’œil sur lui, puis sur l’animal, et tout à<br />

coup quelque chose en moi rétablit <strong>le</strong> monde, Sur-<strong>le</strong>-<br />

champ je sus ce qu'était cet animal. Je m’avançai et <strong>le</strong><br />

saisis. J'avais entre <strong>le</strong>s mains une grande branche<br />

brûlée où quelques débris poussés par <strong>le</strong> vent s’étaient<br />

accrochés ; <strong>le</strong> tout pouvait créer dans l'obscurité<br />

l'apparence d'un animal étrange car la cou<strong>le</strong>ur brune<br />

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des débris brûlés tranchait sur <strong>le</strong> vert de la végétation<br />

environnante.<br />

Tout en riant de ma bêtise j’expliquai nerveusement<br />

à don Juan que <strong>le</strong> vent en soufflant avait donné

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