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03 carlos castaneda le voyage a Ixtlan

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notes concernant <strong>le</strong>s événements qui culminèrent dans <strong>le</strong> fait que je « stoppai-<strong>le</strong>-monde ».<br />

En résumé, ce travail est la récapitulation des étapes par <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s don Juan instaura une<br />

nouvel<strong>le</strong> description du monde.<br />

Lorsque je commençai cet apprentissage il y avait une autre réalité, c’est-à-dire qu’il y avait une<br />

description du monde selon la sorcel<strong>le</strong>rie, description que j'ignorais,<br />

Sorcier et maître, don Juan m'enseigna cette description. Mes dix années de l'apprentissage ont<br />

donc servi à établir progressivement cette réalité inconnue, en dévoilant sa description par<br />

addition d'éléments de plus en plus comp<strong>le</strong>xes au fur et à mesure que j'apprenais.<br />

La fin de l'apprentissage signifia que j'avais appris de manière convaincante et authentique une<br />

nouvel<strong>le</strong> description du monde, et qu’ainsi j'étais devenu capab<strong>le</strong> de susciter une nouvel<strong>le</strong><br />

perception du monde qui s'accordait avec cette nouvel<strong>le</strong> description. En d’autres termes, j'avais<br />

gagné mon adhésion.<br />

Don Juan affirma que pour « voir » il fallait nécessairement « stopper <strong>le</strong>-monde ». « Stopper-<strong>le</strong>-<br />

monde " exprime parfaitement certains états de conscience au cours desquels la réalité de la vie<br />

quotidienne est modifiée, cela parce que <strong>le</strong> flot des interprétations, d'ordinaire continuel, est<br />

interrompu par un ensemb<strong>le</strong> de circonstances étrangères à ce flot. Dans mon cas, l'ensemb<strong>le</strong> des<br />

circonstances étrangères à mon courant normal d'interprétations fut la description du monde selon<br />

la sorcel<strong>le</strong>rie. D’après don Juan, la condition préliminaire pour « stopper-<strong>le</strong>-monde » était qu’il<br />

fallait se convaincre ; c'est-à-dire qu’il fallait apprendre intégra<strong>le</strong>ment la nouvel<strong>le</strong> description dans<br />

<strong>le</strong> but précis de la confronter à l'ancienne jusqu’à parvenir à ébrécher la certitude dogmatique que<br />

nous partageons tous, d savoir que la validité de nos perceptions, notre réalité du monde, ne doit<br />

pas être mise en question.<br />

16<br />

Une fois <strong>le</strong> monde « stoppé », l'étape suivante était<br />

« voir ». Pour don Juan cela signifiait ce que j’aimerais<br />

caractériser comme « répondre aux sollicitations percep-<br />

tuel<strong>le</strong>s d'un monde extérieur à la description que nous<br />

avons appris à nommer réalité ».<br />

l’affirme que ces étapes peuvent seu<strong>le</strong>ment être<br />

comprises dans <strong>le</strong>s termes de la description dont el<strong>le</strong>s<br />

font partie ; et puisqu’il s'agissait d’une description qu’il<br />

entreprit de me donner dès <strong>le</strong> début de nos rencontres, il<br />

me faut considérer ses enseignements comme la seu<strong>le</strong><br />

manière de pénétrer dans cette description. Donc que <strong>le</strong>s<br />

mots de don Juan par<strong>le</strong>nt pour eux-mêmes.<br />

C. C., 1972

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