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<strong>Contes</strong> <strong>chinois</strong><br />
Terrifié à cette pensée, il s'enfuit de chez lui et alla se cacher chez<br />
sa sœur aînée, mariée à un officier à Kou-Nang ; il passa chez elle une<br />
année entière.<br />
Enfin, il se décida à retourner dans sa maison, où désormais il<br />
vivrait dans le deuil et les regrets.<br />
En chemin, il fut surpris par un orage et chercha un refuge dans une<br />
petite demeure appartenant, évidemment, à de pauvres gens. Il y<br />
trouva une vieille femme, en train de jouer avec un petit garçon, et qui<br />
voulut mener le visiteur au salon ; mais l'enfant se mit à sourire à<br />
Koué-Yung, comme à une vieille connaissance et à lui tendre ses petits<br />
bras ; le jeune homme, charmé de la beauté et de la gentillesse du<br />
mignon, le prit sur ses genoux et se mit à jouer avec lui.<br />
La pluie cessa de tomber ; le voyageur se leva pour partir et remit<br />
l'enfant à la vieille femme ; le petit garçon se prit alors à pleurer, à<br />
crier, à tendre ses bras vers son nouvel ami, en l'appelant<br />
— Papa ! papa !<br />
La bonne vieille finit par l'emporter dans une autre chambre, et<br />
Koué-Yung allait s'éloigner, lorsqu'une jeune femme entra<br />
brusquement : elle tenait dans ses bras le beau bébé, qui pleurait<br />
encore.<br />
— Vous n'avez pas de cœur ! dit-elle à Koué-Yung. Osez-vous<br />
bien partir et abandonner votre fils !<br />
Koué-Yung avait tressailli au son de sa voix. Il leva les yeux et<br />
reconnut sa femme. Il ne put d'abord parler : il prit la main de Foung-<br />
Nioung et, en balbutiant, arriva à lui faire comprendre qu'elle avait pris<br />
au sérieux une mauvaise plaisanterie : il attesta le ciel et le soleil qu'il<br />
n'avait jamais eu d'autre femme qu'elle. Enfin, elle tomba dans ses bras<br />
et ils pleurèrent amèrement.<br />
Lorsqu'ils eurent retrouvé un peu de calme, elle raconta, à son tour,<br />
les péripéties de son existence, depuis qu'elle avait tenté de se suicider.<br />
Le maître de la maison où elle habitait à présent, M. Mong, s'était<br />
embarqué avec sa femme, pour Nan-Haï (mer du Sud) ; ils entendirent<br />
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