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Contes chinois - Chine ancienne

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<strong>Contes</strong> <strong>chinois</strong><br />

— Je suis pauvre, mais ma chaumière est encore assez vaste<br />

pour que je puisse la partager avec vous, dit Ma. Si vous<br />

daignez accepter cette hospitalité rustique vous n'aurez pas<br />

besoin de chercher un autre logis.<br />

Le nouvel ami, qui dit alors se nommer Tao, n'osa pas accepter<br />

immédiatement cette proposition et voulut d'abord demander le<br />

consentement de sa sœur. Celle-ci, jusque-là enfoncée dans la voiture,<br />

montra, au moment de parler à son frère, sa figure charmante : c'était<br />

une jeune fille âgée d'une vingtaine d'années. Elle fut d'avis d'accepter.<br />

— Je ne crains pas le petit espace de la localité, dit-elle tout<br />

haut, du moment qu'il y a un grand jardin.<br />

On se dirigea tout de suite vers la maison de Ma, qui logea ses hôtes<br />

dans un pavillon adjacent, situé dans un grand parc tout planté<br />

d'innombrables chrysanthèmes. L'installation achevée, le frère et la<br />

sœur s'occupèrent d'arroser les plantes qui prenaient sous leurs mains<br />

un développement merveilleux et revenaient même à la vie, une fois<br />

mortes, dès qu'elles étaient replantées et mouillées du mystérieux<br />

liquide. Dans les moments de loisir, le frère venait boire le vin avec son<br />

hôte, et la sœur aidait madame Ma à travailler à l'aiguille.<br />

— Vous n'êtes pas bien riche, dit un jour, Tao à son ami, et<br />

nous venons encore augmenter vos charges ; cette situation<br />

ne pourrait durer longtemps, si nous ne trouvons un moyen<br />

de nous subvenir. Je vous propose de vendre des<br />

chrysanthèmes. Voulez-vous faire ce commerce ?<br />

Ma aimait ses fleurs par-dessus tout et l'esprit de spéculation lui était<br />

odieux ; il répliqua que s'il avait tant d'estime pour son hôte, c'est qu'il<br />

le croyait aussi amoureux que lui-même ; que sa pauvreté d'ailleurs ne<br />

lui pesait pas, du moment qu'il pouvait satisfaire sa passion. La<br />

proposition de vendre des fleurs lui paraissait indigne des habitants de<br />

ce beau jardin, qu'il ne consentirait jamais à transformer en marché.<br />

— Se procurer de l'argent par son propre travail n'est pas<br />

indigne, même de philosophes, dit Tao. Et vendre des fleurs<br />

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