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Contes chinois - Chine ancienne

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<strong>Contes</strong> <strong>chinois</strong><br />

— Pourquoi êtes-vous si pauvres ?<br />

— Chez nous, on n'estime que la beauté. La science et la<br />

littérature nous sont totalement inconnues. Le plus beau<br />

occupe la première charge de la cour ; les autres fonctions<br />

sont remplies toujours en proportion de la perfection des<br />

traits. Quant à nous, qui sommes les plus laids, ajoutèrent les<br />

moins affreux de ces sauvages, si nos parents ne nous ont<br />

pas abandonnés dès notre naissance, c'est plutôt en vue de la<br />

perpétuation de la famille que par amour pour nous.<br />

— Comment s'appelle votre pays ?<br />

— Il se nomme le royaume de Lô-Cha ; la capitale se trouve à<br />

trente lis d'ici, dans la direction du nord.<br />

Tsoun, alors, demanda à visiter la capitale et y arriva bientôt. Il<br />

remarqua que tous les murs étaient en pierre noire ; les maisons, très<br />

hautes, à nombreux étages, couvertes de marbre rouge à la place du<br />

toit.<br />

On lui indiqua un horrible personnage qui sortait de la cour du roi ;<br />

c'était le premier ministre. Il avait les deux oreilles à l'envers, trois<br />

narines, et ses cils pendaient sur ses yeux comme des stores.<br />

Tout le monde se sauva au passage de Tsoun ; mais les<br />

personnages de la cour désirèrent le voir, à travers les portes grillées,<br />

sans oser approcher de ce monstre de beauté. On lui dit qu'à peu de<br />

distance, vivait encore un grand personnage très âgé, qui, ayant rempli<br />

plusieurs missions diplomatiques à l'étranger, l'accueillerait peut-être<br />

plus favorablement, vu son expérience des laideurs de partout.<br />

Tsoun se rendit chez la personne ainsi décrite et fut fort bien reçu.<br />

Son hôte, âgé de cent vingt ans, avait les yeux sortis des orbites : sur<br />

sa figure noire se raidissait une barbe jaune, dure comme la fourrure<br />

d'un hérisson. Le diplomate lui dit que, dès sa jeunesse, il avait été<br />

envoyé comme ambassadeur, par le feu roi, dans plusieurs pays ; mais<br />

il n'avait pas été en <strong>Chine</strong> et il était enchanté de rencontrer, dans ses<br />

derniers jours, un habitant de ce pays lointain. C'est un événement qu'il<br />

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