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Contes chinois - Chine ancienne

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<strong>Contes</strong> <strong>chinois</strong><br />

— Vous êtes belle, jolie et intelligente, dit le lettré. Vous<br />

ayant connue, mon amour vous appartient désormais et je<br />

puis mourir sans regret. Mais vous laisser partir pour un jour,<br />

me paraîtra un siècle. Venez souvent, revenez même dans la<br />

journée, si vous le pouvez.<br />

Elle vint en effet, très souvent, de jour et de nuit. Malgré les<br />

demandes réitérées de son amant, elle ne consentit jamais à amener<br />

son amie avec elle. Elle disait toujours que sa sœur adoptive n'avait pas<br />

le même caractère qu'elle, ni un cœur aussi ardent que le sien.<br />

Pourtant, elle finit par lui promettre de la lui présenter un jour, sans en<br />

fixer la date.<br />

Par une nuit sombre elle entra tout en pleurs, chez son amant, en<br />

lui disant :<br />

— Vous désirez voir mon amie et vous ne pouvez même pas<br />

garder la vôtre. Je viens vous faire mes adieux.<br />

Aux questions pressantes du jeune homme, elle ne répondit que par<br />

des sanglots, refusant de faire connaître la cause de son départ, qu'elle<br />

mettait obstinément à la charge de la destinée.<br />

— Dans vos vers vous exprimez la crainte de me voir tomber en<br />

d'autres mains. C'est un présage déjà réalisé malheureusement.<br />

Chantez-moi encore ces vers et je partirai contente.<br />

Elle partit en effet, vers le matin ; quelques heures après, le fils d'un<br />

grand fonctionnaire, qui visitait ce temple, après avoir admiré la pivoine<br />

blanche, donna l'ordre de la transporter chez lui. Le lettré comprit alors<br />

que Hiang-Yu était la déesse de la pivoine. Il apprit peu après, que<br />

cette plante était morte à la suite de la transplantation, il composa<br />

alors, en signe de deuil, cinq grands poèmes intitulés : Prenez la fleur !<br />

Tous les jours, il allait pleurer à l'endroit où avait vécu la pivoine. A<br />

l'une de ses dernières visites, il rencontra Kang-Shio qui venait, elle<br />

aussi, pleurer sa sœur adoptive. Ils se rapprochèrent ainsi par<br />

sympathie ; puis, ils prirent de l'affection l'un pour l'autre.<br />

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