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Prémisses d'un nouveau modèle de consommation responsable

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I.1.1. La publicité : « le porte drapeau d’un capitalisme triomphant » 228<br />

Comme nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, les consommateurs rejettent <strong>de</strong> plus en plus les<br />

dérives d’un capitalisme outrancier, où produire et consommer « toujours plus » <strong>de</strong>vient un<br />

caractère structurant du système. La publicité est <strong>de</strong>venu le symbole <strong>de</strong> « cette société<br />

opulente » en participant à la promotion d’une « hyper<strong>consommation</strong> déraisonnée ».<br />

Si les consommateurs associent la publicité aux dérives du capitalisme, c’est notamment<br />

en référence aux sommes colossales investies dans cet outil <strong>de</strong> communication, d’autant plus<br />

considérées comme étant une attitu<strong>de</strong> indécente face aux différentes crises que doit affronter<br />

la société à l’heure actuelle. En effet, en 2011, plus <strong>de</strong> 11,4 milliards d’euros ont été<br />

dépensés par les annonceurs dans la publicité. Le film « 99 Francs » <strong>de</strong> Fré<strong>de</strong>ric Beigbe<strong>de</strong>r,<br />

qui a remporté un très grand succès en 2007, a été l’un premier à désacraliser à ce point le<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la publicité. Même si la plupart <strong>de</strong> ce qui est énoncé est bien évi<strong>de</strong>mment très<br />

caricatural, le film a participé à médiatiser les sommes colossales investies dans ce qui est<br />

présenté comme étant quelque chose <strong>de</strong> très éphémère et indécent face notamment aux<br />

difficultés financières d’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s pays pauvres. Le générique <strong>de</strong> fin du film se<br />

termine d’ailleurs sur la phrase suivante : « Chaque année, le budget mondial dépensé en<br />

publicité s’élève à 500 milliards <strong>de</strong> dollars. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ONU estime que pour réduire <strong>de</strong><br />

moitié la faim dans le mon<strong>de</strong> 10% <strong>de</strong> cette somme suffirait » 229 .<br />

Il faut également noter que les consommateurs refusent <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir assumer<br />

le coût très élevé <strong>de</strong> la publicité, en payant <strong>de</strong>s produits dont les prix ont été augmentés pour<br />

palier à ce surcoût. C’est d’ailleurs ce qu’ont révélé les résultats <strong>de</strong> l’enquête que nous avons<br />

réalisée. À la question ouverte « Pour vous, qu’est ce qu’une bonne marque ? », voici un<br />

extrait <strong>de</strong>s réponses obtenues : « c’est une marque qui ne se sert pas <strong>de</strong> la pub comme un<br />

moyen <strong>de</strong> conquête du marché (pour moi si une entreprise a un énorme budget pub c'est que<br />

son produit n'est pas bon puisqu'elle doit argumenter pour qu'on l'achète) », « c’est aussi une<br />

marque ou le prix du produit n’est pas multiplié par <strong>de</strong>ux en raison <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> marketing et<br />

publicité... », « [Une marque] qui ne s'affiche pas dans les pubs (ce qui ferait baisser les<br />

prix) » 230 .<br />

228 Vincent Balusseau, Advertisng Reloa<strong>de</strong>d, pour une publicité (encore) plus utile, Influencia.net, mai 2010.<br />

229 Jan Kounen (réal.), 99 francs, Pathé Distribution, 2007, 99 minutes.<br />

230 Annexe IV<br />

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