Prémisses d'un nouveau modèle de consommation responsable
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Section 2 : … les espoirs se tournent vers une communication érigée en « rock star »<br />
Face à cette montée en puissance <strong>de</strong>s critiques à l’égard <strong>de</strong>s marques et <strong>de</strong>s entreprises,<br />
celles-ci se sont réfugiées dans la communication, dans l’espoir <strong>de</strong> reconquérir la confiance<br />
<strong>de</strong>s consommateurs. Devenue son propre objet, la communication s’est laissée guidée par <strong>de</strong>s<br />
logiques court-termistes, tout en privilégiant <strong>de</strong>s bénéfices secondaires voire factices, que les<br />
consommateurs se sont mis à rejeter.<br />
Nous verrons que cette omniprésence <strong>de</strong> la communication aura pour conséquence <strong>de</strong><br />
renforcer la mise à distance <strong>de</strong>s consommateurs, générant notamment un rejet <strong>de</strong> la<br />
publicité, jugée <strong>de</strong> plus en plus « envahissante » et « agressive ». Enfin, nous montrerons que<br />
les entreprises et les marques ont cessé <strong>de</strong> détenir le « monopole <strong>de</strong> l’information »,<br />
concurrencées par le succès du web 2.0, permettant aux consommateurs d’avoir accès, par<br />
leurs propres moyens, à une information complète sur l’entreprise et ses marques.<br />
I. Une communication autocentrée et court-termiste…<br />
Face à la désacralisation <strong>de</strong> l’entreprise comme institution et la remise en cause <strong>de</strong> la<br />
légitimité <strong>de</strong>s marques, ces autorités en situation <strong>de</strong> discrédit se sont réfugiées dans ce qui est<br />
apparu comme la solution pour retrouver la confiance <strong>de</strong>s consommateurs : la<br />
communication.<br />
I.1. Une communication qui crée une différence factice et <strong>de</strong>vient son propre objet<br />
De la fin <strong>de</strong>s années 70 et jusqu’au milieu <strong>de</strong>s années 90, le marketing se trouve à son<br />
apogée. Certains auteurs parlent même <strong>de</strong>s « 30 Glorieuses du marketing 39 », pour désigner<br />
cette pério<strong>de</strong> où la communication a permis <strong>de</strong> « mythifier » la <strong>consommation</strong>, en révélant<br />
aux consommateurs leurs « véritables besoins » et en présentant les marques comme un<br />
moyen d’inscrire leurs rêves dans un « existant accessible » 40 .<br />
La communication va alors se substituer aux produits, en perte <strong>de</strong> qualité et d’utilité,<br />
comme nous l’avons vu dans la Section 1, en se focalisant sur <strong>de</strong>s bénéficies factices et en<br />
investissant dans le packaging.<br />
39 Expression d’Olivier Geradon <strong>de</strong> Vera, vice prési<strong>de</strong>nt d’IRI France, lea<strong>de</strong>r mondial <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché.<br />
40 Olivier Geradon <strong>de</strong> Vera, Les marques et la crise, White Paper rédigé en Juillet 2009. Disponible sur<br />
http://www.symphonyiri.fr/portals/0/articlePdfs/Les%20marques%20et%20la%20crise%20IRI%20France%20jui<br />
llet%202009.pdf<br />
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