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Prémisses d'un nouveau modèle de consommation responsable

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II.2. … mais prend une nouvelle tournure avec la crise économique actuelle<br />

Avec la récente crise économique, on assiste à l’émergence d’un phénomène qui va<br />

prendre <strong>de</strong> plus en plus d’importance : la recherche <strong>de</strong> sens par les consommateurs dans<br />

l’acte d’achat. Nous mettrons en évi<strong>de</strong>nce les <strong>de</strong>ux principales facettes <strong>de</strong> ce phénomène : la<br />

« <strong>consommation</strong> d’usage » et la « co-production ».<br />

II.2.1. La <strong>consommation</strong> d’usage<br />

Cette quête <strong>de</strong> sens dans l’acte <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> va tout d’abord se traduire par une<br />

recherche <strong>de</strong> la valeur du bien, et non plus uniquement <strong>de</strong> sa possession. En effet, on se rend<br />

compte qu’un phénomène <strong>de</strong> « substitution <strong>de</strong> la propriété à l’usage » 102 opère <strong>de</strong>puis<br />

quelques années, comme le rappelle le CREDOC. C’est ainsi que l’on constate que « 71%<br />

<strong>de</strong>s Français pensent que l’usage d’un bien importe plus que sa propriété » 103 .<br />

Cette tendance nous est expliquée par Gilles Lipovetsky, dans « Le bonheur paradoxal.<br />

Essai sur la société d'hyper<strong>consommation</strong> » : « La civilisation <strong>de</strong> l’objet a été remplacé par<br />

une économie <strong>de</strong> l’expérience […] c’est dans ce contexte que l’hyperconsommateur<br />

recherche moins la possession <strong>de</strong>s choses pour elles-mêmes que la multiplication <strong>de</strong>s<br />

expériences, le plaisir <strong>de</strong> l’expérience pour l’expérience, l’ivresse <strong>de</strong>s sensations et <strong>de</strong>s<br />

émotions nouvelles » 104 .<br />

Ce constat s’illustre parfaitement par un phénomène qui nous vient <strong>de</strong>s<br />

Etats-Unis : la <strong>consommation</strong> collaborative. Rachel Botsman et Roo<br />

Rogers, auteurs du livre « What’s mine is yours, the rise of collaborative<br />

consumption 105 » définissent ce phénomène comme étant « A social and<br />

economic system driven by network technologies that enable the sharing<br />

and exchange of all kinds of assets from spaces to skills to cars in ways<br />

and on a scale never possible before » 106 .<br />

102 CREDOC, Le consommateur va-t-il changer durablement <strong>de</strong> comportement avec la crise ?, 2009, p. 58<br />

103 id. p. 61<br />

104 Gilles Lipovetsky, Le bonheur paradoxal. Essai sur la société d'hyper<strong>consommation</strong>, Paris, Gallimard,<br />

2006, p.58<br />

105 Rachel Botsman et Roo Rogers, What’s mine is yours, the rise of collaborative consumption, New York,<br />

HarperCollins, 2010, 304 pages<br />

106 « Un <strong>modèle</strong> économique et social au cœur duquel les nouvelles technologies permettent le partage et<br />

l’éçhange <strong>de</strong> tout type <strong>de</strong> biens, allant d’un pièce à un savoir-faire, en passant par une voiture, et ce à une<br />

échelle et à <strong>de</strong>s niveaux jusque-là inatteignables ».<br />

58<br />

Fig. 26 - Livre « What’s<br />

mine is yours » - Rachel<br />

Botsman et Roo Rogers -<br />

2010

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