Il y a peu je tentais le périlleux exercice d’aller directement d’un congres sur le développement durable au festival <strong>de</strong> la publicité à Méribel. Je n’ai pas réussi. Je suis resté planté en plein burnout en tirant ma valise dans la neige en plein milieu, entre le centre <strong>de</strong> congres et l’hôtel. Je voulais un train mais c’était Méribel, il n’y avait pas <strong>de</strong> train. Je pense qu’à ce moment-là, l’antagonisme entre mon métier, ses co<strong>de</strong>s, son univers et les informations que je venais d’entendre et partagée m’ont paru intenable, insoutenable. Alors, comment on peut le dire, le grand écart m’est apparu violemment impossible, pourtant je suis un homme <strong>de</strong> communication […] C’est dire si j’y crois à la com’, je suis certain que c’est la pierre angulaire <strong>de</strong> toutes les réussites, <strong>de</strong> tous les succès et qu’il n’y a pas un projet humain qui peut fonctionner sans communication, sur les enjeux, les objectifs, les moyens à mettre en œuvre. On le sait tout ça. […] Alors <strong>de</strong>puis six ans, j’ai rencontré <strong>de</strong>s tas d’experts, <strong>de</strong>s spécialistes, j’ai pas mal bouquiné, j’ai pas mal étudié, sur ce que l’on est en train <strong>de</strong> nous raconter, et c’est évi<strong>de</strong>nt que tous les experts soulignent et témoignent <strong>de</strong>s mêmes faits : oui, les mutations du mon<strong>de</strong> sont profon<strong>de</strong>s, son extraordinaire expansion démographique, sa boulimie énergétique, la rupture <strong>de</strong> ses <strong>modèle</strong> économiques et sociaux…mais moi j’ai redécouvert mon métier. Je fais <strong>de</strong> la communication mais la question c’est comment on se le dit ? Comment on y va sur ces <strong>nouveau</strong>x <strong>modèle</strong>s ? Alors allons-y, je vais essayer la sincérité, j’crois que c’est ça l’innovation. Oui, notre mon<strong>de</strong> ne va pas bien du tout, il est complexe, il est dangereux mais on le sait, non ? Oui, la planète subit une explosion démographique extraordinaire, tous les écosystèmes sont perturbés. Oui, nous allons <strong>de</strong>voir nous adapter, transformer nos mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie, abandonner du confort et pas mal <strong>de</strong> certitu<strong>de</strong>s aussi. Oui, nos vies et situations particulières vont être durablement impactées. Mais dans quel sens ? et comment se le dire ? et comment moi puis-je passer <strong>de</strong>s messages sur ces sujets-là, sans tomber dans l’espèce <strong>de</strong> gloubiboulga actuel, extrêmement héritant du « vous aussi vous pouvez sauver la planète et les ours blancs en envoyant un sms à igloo, i.g.l.o.o. ou le pire, les messages incantatoires insupportables, millénaristes qui nous disent « en 2050, 250 000 réfugiés climatiques sur les cotes bretonnes ». C’est sur que c’est pas la voie. Un jour, j’ai rencontré un homme formidable, qui a répondu en gran<strong>de</strong> partie aux questions que je me posais pour mon métier, pour savoir comment abor<strong>de</strong>r le bidule, il s’appelle Pierre Radanne, un ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ADEME. […] Et je lui dis un jour, Pierre, comment tu ferais toi pour expliquer cela à <strong>de</strong>s ados ? […] il m’a apporté une solution que j’avais envie <strong>de</strong> partager avec vous. Il m’a dit, tu vois, moi quand j’étais petit, j’habitais à trente kilomètres du côté <strong>de</strong> Grenoble, en pleine campagne et je me souviens du jour où ma maman m’a annoncé un jour <strong>de</strong> marché, que j’allais aller en pension. Et pour accompagner cette annonce qui était tellement forte, tellement lour<strong>de</strong>, elle m’a tout <strong>de</strong> suite dit mais tu sais Pierre, tu vas aller en pension parce que tu vas faire <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s supérieures, parce que tu vas avoir ton baccalauréat, parce que tu vas avoir un super boulot, que tu vas apprendre <strong>de</strong>s langues étrangères, que tu vas voyager à travers le mon<strong>de</strong>, que tu vas prendre l’avion. Et comme cela, sa maman, elle lui racontais l’avenir, elle l’accompagnait avec <strong>de</strong>s mots et elle gommait ses peurs et sa tension. Et moi je pense que ça, ça m’a ouvert une clé importante pour mon problème <strong>de</strong> communication sur le sujet. Oui, c’est sur que l’on ne va plus aller voyager à travers le mon<strong>de</strong> pour faire un week-end shopping trois jours à New York dans dix ou vingt ans, ça serait complètement grotesque et farfelue, surtout avec le prix <strong>de</strong> la taxe carbone ! La formule trois jours trois nuits pour aller se faire bronzer aux Baléares, ça sera complètement inconvenant, c’est sur. Je pense que l’on va voyager autrement, que l’on va créer autrement, travailler autrement, découvrir <strong>de</strong> 181
<strong>nouveau</strong>x <strong>modèle</strong>s, c’est certain. Est ce que vous pensez vraiment que dans vingt ou trente ans, nous serons tous propriétaires d’une perceuse électrique que l’on utilise en moyenne huit minutes tous les six mois ? Honnêtement ! Non, on va apprendre à réparer, à réutiliser, on va apprendre à recycler, on va inventer <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong> <strong>nouveau</strong>x business, vous allez voir, en plus cela va créer <strong>de</strong> l’emploi, on va relocaliser, on va avoir plus <strong>de</strong> loisirs, on va voyager autrement. On apprendra le chinois et on ira <strong>de</strong>ux ans, on ira peut être à pieds, j’en sais rien, mais ça sera différent. N’ayons pas peur <strong>de</strong> cela. Moi je pense que l’on va re<strong>de</strong>ssiner les villes, re<strong>de</strong>ssiner les loisirs, re<strong>de</strong>ssiner la gouvernance dans les entreprises et nos mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> collaboration, c’est certain. En fait, vous savez quoi, je pense que la « conquête <strong>de</strong> l’ouest », ça ne fait que commencer ! 182
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