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v<br />
établie,<br />
INTRODUCTION.<br />
il remonte jusqu'aux temps primitifs de Rome, jusqu a<br />
l'arrivée d'Énée en Italie. Chez lui,<br />
Pictor, chez Caton et tous les autres,<br />
développement sur les aborigènes et les<br />
la ville.<br />
comme chez Fabius<br />
on retrouve l'inévitable<br />
commencements de<br />
L'ouvrage comprend soixante et un chapitres ; huit sont rem<br />
plis par ces lieux communs; quatre autres sont occupés par la<br />
préface ; c'est seulement au quatorzième chapitre que l'auteur<br />
entre vraiment dans son sujet. Ainsi la composition est indécise;<br />
il faut reconnaître de plus que le récit ne laisse pas une impres<br />
sion bien nette. Une arrière-pensée politique qu'il ne veut pas<br />
avouer, qu'il sait même dissimuler très gêne habilement, l'expo<br />
sition de l'histoire et nuit à la clarté. Salluste peint avec une<br />
vigueur effrayante les vices de son temps. Aucun écrivain n'a<br />
Bu mieux que lui présenter le tableau de cette décadence "des<br />
mœurs publiques et privées, de cette corruption qui envahit<br />
tout,<br />
qui encourage l'audace de Catilina et fournit à son entre<br />
prise de si nombreux partisans. Mais, quand on a admiré le<br />
talent du moraliste,<br />
on est bien forcé de s'avouer à soi-même<br />
qu'on ne comprend peut-être pas d'une manière suffisante les<br />
causes et la suite des événements. Le caractère anarchique et<br />
révolutionnaire de la conjuration est admirablement mis en<br />
lumière ; mais pourquoi Ifc conjuration a-t-elle été si redou<br />
table ? Comment ce soulèvement du parti des misérables et des<br />
désespérés1 a-t-il pu mettre Rome dans un si grand péril ?<br />
L'auteur ne nous le dit pas. Trop préoccupé de justifier la<br />
mémoire de César, de prouver que son ancien chef n'a parti<br />
cipé en aucune façon, ni directement ni indirectement, à l'entre<br />
prise de Catilina,<br />
Salluste néglige de rattacher la conspiration<br />
aux événements qui l'ont précédée et rendue possible. Elle<br />
apparaît dans son récit comme un fait isolé, comme l'explosion<br />
terrible et soudaine de cette corruption dont Rome souffrait<br />
depuis longtemps. Il prodigue les réflexions morales au lieu de<br />
1, Catilina, 36, 2,<br />
« publicam miserorum causant i»ro mea consuetudine suscepi».