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146 DE BELLO JUGURTHINO LIBER.
de inproviso vigiles, item cohortium, turmarum, legionum
tubicines simul omnes signa canere, milites clamorem tôl
ière atque portis erumpere jubet. [2] Mauri atque Gœtuli,
ignoto et horribili sonitu repente exciti, neque fugere neque
arma capere, neque omnino facere aut providere quicquam
poterant: [3] ita cunctos strepitu, clamore, nullo subvenienle,
nostris instantibus, tumultu, formidine terror quasi vecordia
ceperat. Denique omnes fusi fugatique ; arma et signa mili
taria pleraque capta, pluresque eo prœlio quam omnibus
superioribus interempti. Nam somno et metu insolito inpe-
dita fuga.
C. [1] Dein Marius, uti cœperat, in hiberna : nam propter
Vigiles, P et P1, comme tons les mss.,
vectigales ; la correction vigiles est due à
Cortius.
Cohortium, des cohortes auxiliaires, par
y opposition à legionum,
Atque portis, PP1 aut portis.
Erumpere jubet. Wirz, avec Cortius et
les anciennes éditions, supprime jubet ;
erumpere et les deux infinitifs qui précèdent
doivent alors être considérés comme des
infinitifs historiques; de même Dietsch
(éd. de 1869) tient jubet pour suspect,
sans pourtant le condamner entièrement,
cf. Comm. p. 9f. ïl est vrai que ce mot
est omis dans un certain nombre de mss.
de second ordre ; mais il est donné par P
et P1, ainsi que par d'autres mss. B crois
donc avec Jordan qu'il y a lieu de leTnain-
tecîr. Il n'est pas indispensable au sens
de la phrase,
mais il montre plus nette
ce que ment, Salluste veut mettre eu lu
mière, l'activité personnelle de Marius.
3. Tumultu, formidine ; ces deux mots
sont rapprochés ici comme 53, 7, mais
formidine est pris dans le même sens que
23, 1,
même,
désignant non pas la crainte elle-
mais ce qui inspire la crainte : par
suite de ce désordre , de cet aspect ef
frayant du champ de bataille, l'épouvante,
comme une sorte de folie, s'était emparée
de tous les Numides. —
J'ai
reproduit
pour ce passage controversé le texte de
Jordan. La leçon de P est tumultu for
midine terrore ; de même dans P1, où ce
pendant terrore a été corrigé en terror;
d'autres mss. portent tumultu terrorefor
midine. Dietsch (éd. de 1859 ; cf. Comm
p. 91) écrit tumultu formidine quasi
vecordia ceperat.
Ceperat est la leçon de Pxj P, comme
beaucoup d'autres mss., donne acceperat.
C \. Dein uti Marius, cœperat, in
hiberna: nam propter.... P Dein Marius
uti propter commeatum (et au-dessus de la
ligne, ceperat kyberna) ; P1 uti cœperat
in hiberna propter commeatum. Les mots
cœperat in hiberna paraissent suspects à
Jordan,
qui pense qu'ils ont été repris
de 97, 3, pour combler une lacune. Avec
Wirz, j'adopte la leçon proposée par
Nipperdey ; l'adjonction de nam est très
facilement acceptable, la conjonction ayant
pu être oubliée à cause de la dernière
syllabe de hiberna, qui précède immédia
tement. Quant à la suppression du verbe
de mouvement, elle n'a rien qui soit de
nature à nous étonner, et je ne crois pas
qu'il soit indispensable d'introduire ici
dans le texte proficiscitur, comme l'ont
fait beaucoup d'éditeurs, ou pergit, comme
le propose Dietsch. Proficiscitur est donné
seulement par quelques mss. inférieurs ;
dans quelques autres, parmi lesquels le
manuscrit de Baie, qui est de la même
famille que P, «n trouve in hiberna ,...it
propter, et c'est sur ce fait que s'est appuyé
Dietsch pour proposer pergit (cf. Comm.
p. 29). Cortius avait déjà compris qu'il
n'était pas nécessaire d'exprimer le verbe;
il écrit : Dein Marius, uti cœperat, in
hiberna : quœ, propter.... Le relatif ne se
rencontre que dans des mss. de second