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112 DE BELLO JUGURTHINO LIBER.
petebanl, adepti. Emissœ eo cohortes Ligurum quatuor, et
C. Annius prœfectus.
LXXVI1I. [1] Id oppidum ab Sidoniis condilum est, quos
accepimus, profugos ob discordias civiles, navibus in eos
locos venisse : ceterum situm inter duas Syrtis, quibus
nomen ex re inditum. [2]
Nam duo sunt sinus prope in
extrema Africa, inpares magnitudine, pari natura: quorum
proxuma terrœ prœalta sunt; cetera, uti fors tulit, alla alia,
alia in tempestate vadosa. ubi [3] Nam, mare magnum esse
et sœvire ventis cœpit, limum harenamque et saxa ingentia
fluctus trahunt ; ita faciès locorum cum ventis simul muta
tur; Syrtes ab tractu nominatœ. |4]
Ejus civitatis lingua
modo convorsa conubio Numidarum, legum cultusque
pleraque Sidonica ; quae eo facilius retinebant, quod procul
ab imperio régis œtatem agebant. [S] Inter illos et frequen-
tem Numidiam rnulti vastique loci eranl.
4. Emissœ. Kritz, adoptant nne con
jecture de Mùller, écrit contre l'autorité
des mss. et missœ.
LXXVI1I. 1. Ab (P, 1
leçon, ob) Si
doniis condilum est, vers l'an H OU av. J.-C.
Duas Syrtis, cf. -19, 3.
Nomen ex re. On fait dériver Sjrrles du
grec ffupEiv, trahere. Voyez par exemple
§ 3,
plication.
où l'auteur donne lui-même cette ex
2. Prope in extrema Africa, pdteque à
l'extrémité (orientale) de l'Afrique ^n sait
que, pour les anciens, l'Egypte faisait
partie de l'Asie.
Proxuma terrœ.... Dans les parties les
plus rapprochées de la côte, ils -ont une
grande profondeur.
Cetera vadosa. Cetera s'oppose à
proxuma terrœ et désigne les parties des
deux golfes éloignées du rivage ; uti fors
tulit porte sur l'ensemble de la phrase et
marque le changement perpétuel des parties
basses et des parties profondes, se dépla
çant au hasard suivant les caprices des
vents; in tempestate retombe sur vadosa,
car c'est la tempête qui forme les bas-
fonds, ainsi que l'indique l'auteur, § 3.
Comparez un passage de Lucain , IX,
303 sqq.
3. Mare magnum, P mariim magnum.
Faciès locorum.... mutatur. Bien que
tous les écrivains anciens, historiens, géo
graphes et poètes, soient d'accord pour
nous représenter les Syrtes sous un aspect
effrayant, comme le fait ici Salluste, il
semble qu'il y ait lieu de n'avoir dans leurs
assertions qu'une confiance très médiocre.
Cl. Perroud (ouv. cité, p. \\ 7-1 23) établit
que, au moins pour la petite Syrte, les
dangers de la navigation ont été singu
lièrement exagérés. D'après lui, les Cartha
afin ginois, de tenir secrètes les routes de
leur commerce et d'écarter les trafiquants
des autres nations, auraient répandu tous
ces bruits, et il se serait ainsi formé autour
des Syrtes une sorte de légende. Salluste
aurait dû cependant connaître la vérité :
pendant la guerre d'Afrique, alors qu'il
était lieutenant de César, il s'est rendu de
Leptis minor dans l'île de Ccrcina (de
Bell. Afric. 8, 34) ; plus tard, gouver
neur de la nouvelle province d'Afrique, il
a eu l'occasion d'étudier le pays.
4. Procul ab imperio régis. Salluste fait
entendre que Leptis n'était rattachée que
nominalement au royaume de Numidie;
en
réalité, grâce à la distance, elle jouis
sait d'une véritable indépendance.
5. Frequentem Numidiam équivaut à
Numidinm, quafrequens est.