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CAP. VI-VII. 15
eo modo forlunam lentare. [2] Igitur, bello Numantino,
Micipsa,
mitteret,
cum populo Romano equilum atque peditum auxilia
sperans vel ostentando virtutem vel hostium sœvitia
facile eum occasurum, prœfecit Numidis,
miltebat. [3]
quos in Hispaniam
Sed ea res longe aliter ac ratus erat evenil.
[4] Nam Jugurtha, ut erat inpigro atque acri ingenio, ubi
naturam P. Scipionis, qui tum Romanis imperator erat, et
morem hostium cognovit, multo labore multaque cura,
prœterea modestissume parendo et saepe obviam eundo peri-
culis, in tantam clariludinem brevi pervenerat, ut nostris
vehementer carus, Numantinis maxumo terrori essel. [S] Ac
sane, quod difficillumum in primis est,
et prœlio strenuus
erat et bonus consilio : quorum allerum ex providentia
timorem,
solet. [6]
alterum ex audacia temeritatem adferre plerumque
Igitur imperator omnis fere res asperas per Jugur-
tham agere, in amicis habere, magis magisque eum in dies
amplecti,
quippe cujus neque consilium neque inceplum
ullum frustra erat. [7]
Hue adeedebat munificentia animi et
2. Bello Hfumantino. sur Numance, le riens appellent chiasmus ; au lieu d'opposer
Durius (Douro), dans le pays des Pélen- symétriquement les deux membres de
doniens. Le siège de cette ville dura quinze phrase, l'auteur en intervertit l'ordre. —
mois et ne prit fin qu'en 621 (1 33 av. Pour l'idée exprimée dans toute cette
J.-C.) ; les Romains durent envoyer contre phrase, cf. Thucydide, II, 40 : SiaifEpoVTOç
elle Scipion Ëmilien, le vainqueur de yàp ôt) xai TÔSe ïyo\s.fi, Wffte toXu.âv
Carthage. te ol au-rol (xaXtffTa, y.ai 7rsp\ wv etuyei-
Ssevitia désigne ici le courage militaire prjffou.ev exXoyiÇeo"6ar o xotç ôÉXXocç ap.a
porté an degré le plus érainent. Cf. Virgile, 0:'a u.èv 8âpaoç, Xoyio-u.bç ôè ô'xvov ç£psi.
Enéide, XI, 910 : « Et saevum jEneam
— Il convient de remarquer que audacia
agnovit Turnus in armis. - est pris ici en bonne part, comme dans
**
4 . Ut erat..., ingenio, c'est-à-dire pro Cat. 58, 2.
ingenio sui inpigro atque abii; cf.
Cad- 6. Quippe cujus. .. frustra erat. Con-
tr.iirement à l'usage de Cicéron et de la
*■
lina, 3),7.
Romanis imperator erat. Ce datif doit se plupart des écrivains, Salluste emploie
construire non pas seulement avec erat, quippe qui avec l'indicatif. Badstiïbner,
pas-
mais avec l'expression imperator qui ouv.
erat, cité, p. 41, a fait le compte des
équivaut à imperabat. sages où cette construction se retrouve
s-
Morem hostium, la tactique des ennemis. d'une manière sans qu'il soit
indiscutable,
«"
Pervenerat : l'auteur met ici le plus-que- possible de résoudre, en quelque sorte, la
parfait à cause du rapport étroit qui existe
locution en détachant le relatif de la c«n ■
entre cette phrase et celle qui précède. jonction qui le précède. Il eu i relevé un
L'événement trompa l'espoir de Micipsa,
dans le Catilina, 48,2;
neuf dans le Ju-
puisque Jugurtha était parvenu.... guttha, 1,3 (cet exemple doit être écarté ;
' 5. Quorum alterum.... exemple de la avec Dietsch et Jordan, il convient de sup-
construction irregulière que les grammai- primer le relatif dans cette phrase) ; 7,6 ;