THESE Maryse Bonnin Jusserand - Université de Bourgogne
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INTRODUCTION<br />
Introduction<br />
Dans les aliments fermentés, les amines biogènes sont <strong>de</strong>s molécules issues du<br />
métabolisme <strong>de</strong>s microorganismes, produites par décarboxylation d’aci<strong>de</strong>s aminés<br />
précurseurs. L’histamine, la putrescine, la tyramine et la cadavérine sont les principales<br />
amines biogènes retrouvées dans les vins. Leurs teneurs sont variables, et généralement elles<br />
sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> quelques milligrammes par litre, même si dans certains cas elles peuvent<br />
atteindre plusieurs dizaines <strong>de</strong> milligrammes par litre. Trois conditions doivent être réunies<br />
pour permettre l’accumulation d’amines biogènes dans le vin : la disponibilité en précurseurs,<br />
la présence <strong>de</strong> souches bactériennes possédant une activité décarboxylase et <strong>de</strong>s conditions<br />
environnementales optimales permettant la production <strong>de</strong> l’activité enzymatique. Les voies <strong>de</strong><br />
biosynthèse <strong>de</strong>s amines biogènes sont étudiées en raison <strong>de</strong>s effets indésirables <strong>de</strong> ces<br />
molécules sur la santé. Elles sont entre autres responsables <strong>de</strong> pseudo-allergies alimentaires et<br />
seraient la <strong>de</strong>uxième cause d’intoxication alimentaire en Europe. Même si les concentrations<br />
en amines biogènes sont faibles dans le vin, l’association avec l’alcool ou <strong>de</strong>s inhibiteurs<br />
d’enzymes détoxifiantes, peuvent augmenter le caractère allergène. De plus, la putrescine et la<br />
cadavérine peuvent altérer la qualité organoleptique du vin, en masquant son caractère fruité.<br />
C’est pourquoi la filière viti-vinicole s’intéresse aux techniques permettant <strong>de</strong> diminuer la<br />
teneur en amines biogènes <strong>de</strong>s vins. An niveau législatif, la Suisse avait fixé une valeur seuil à<br />
10 mg.L -1 pour l’histamine, mais <strong>de</strong>puis 2010 aucune limite n’est imposée. Cependant,<br />
l’OIVV (Organisation Internationale <strong>de</strong> la Vigne et du Vin) est en train d’adopter un co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
bonnes pratiques viti-vinicoles en vue <strong>de</strong> limiter les amines biogènes du vin, ce qui souligne<br />
l’importance du sujet pour la filière. D’ores et déjà, afin <strong>de</strong> maîtriser les dérives inhérentes à<br />
la vinification, dont la production d’amines biogènes fait partie, l’agence pour la santé du<br />
Canada a autorisé, en 2006, l’utilisation d’une levure génétiquement modifiée :<br />
Saccharomyces cerevisiae ML01. Cette levure est capable <strong>de</strong> réaliser la fermentation<br />
alcoolique, ainsi que la fermentation malolactique. Les bactéries lactiques ne sont donc plus<br />
indispensables, ainsi le risque lié à l’accumulation d’amines biogènes est évité, en supposant<br />
que la fermentation alcoolique est conduite par cette unique levure, car les levures indigènes<br />
peuvent produire également <strong>de</strong>s amines biogènes.<br />
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